Un conducteur, suspecté d’avoir blessé en septembre 2020 à Trappes (Yvelines) un policier en le traînant sur plusieurs centaines de mètres avec sa voiture, a porté plainte vendredi contre ce dernier, après avoir bénéficié d’un non-lieu.
« Mon client attendait d’être mis définitivement hors de cause pour faire rétablir la vérité », a expliqué à l’AFP Me Rachid Madid. Par cette plainte, il espère que sa qualité de victime sera reconnue, son préjudice réparé et le policier condamné ».
Dans sa plainte consultée par l’AFP et déposée vendredi à Versailles, l’homme d’une vingtaine d’années, qui présente un handicap mental, accuse le fonctionnaire de police de violences volontaires aggravées.
En septembre 2020, cet habitant de Trappes attendait, dans sa voiture, une Peugeot 106, sa mère à la sortie de son travail. Des policiers l’ont alors confondu avec un suspect recherché.
« Cette agression m’a traumatisé »
Un policier sans uniforme, âgé de 30 ans, s’est engouffré dans l’habitacle de son véhicule, dont le moteur tournait. Le fonctionnaire lui a intimé de s’arrêter, en l’appelant par un autre prénom que le sien, et en lui assénant un coup de poing, d’après le récit du plaignant.
Ce dernier a alors démarré, croyant à une agression, puis percuté la voiture personnelle d’un des fonctionnaires. Tandis que la Peugeot 106 roulait, le policier, accroché à la portière, a été traîné sur plusieurs centaines de mètres. Brûlé aux pieds et aux membres inférieurs, il a été transporté à l’hôpital. Le jour-même, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, tweete pour lui « apporter tout son soutien ».
Le policier a ensuite porté plainte, déclenchant une information judiciaire.
« Cette agression m’a traumatisé », a déclaré l’automobiliste à une juge d’instruction le 31 octobre dernier, précisant avoir ensuite « été hospitalisé en psychiatrie ». « Je roulais, il ne voulait pas arrêter de me frapper alors que je lui disais que j’étais handicapé », a-t-il affirmé.
Placé sous le statut de témoin assisté, l’homme a bénéficié d’un non-lieu le 23 décembre.
L’enquête a démontré que l’automobiliste, « en état de légitime défense », n’avait exercé « aucune violence » sur le policier, a tranché la juge. Selon l’ordonnance consultée par l’AFP, l’intervention du fonctionnaire, dépourvu « de tout signe apparent de sa qualité », a « légitimement provoqué un mouvement de panique » du conducteur.