La justice lui a accordé ce mardi l’aménagement de peine qu’il réclamait depuis des années. Détenu depuis 24 ans, Pierre Alessandri, l’un des condamnés à la perpétuité en 2003 pour l’assassinat en Corse du préfet Claude Erignacva pouvoir bénéficier d’une mise en semi-liberté probatoire.
« Cette mesure de semi-liberté probatoire prendra effet le 13 février 2023, pour une durée d’une année. Sous réserve de la bonne exécution de cette mesure de semi-liberté, Pierre Alessandri sera ensuite admis au régime de la libération conditionnelle, pour une durée de dix années », a précisé dans un communiqué le procureur général, Rémy Heitz.
« Bien évidemment, c’est un grand soulagement », a réagi auprès de l’AFP son avocat, Eric Barbolosi. « Ca n’est que la stricte application du droit qui a été respectée. Pour la première fois en cour d’appel, les magistrats se sont attachés à se déterminer sur les critères qui doivent conditionner une libération conditionnelle en faisant abstraction du caractère particulier de ce dossier », a ajouté Me Barbolosi.
Trois demandes de remise en liberté
Incarcéré depuis 1999, libérable depuis 2017 après avoir purgé ses dix-huit ans de période de sûreté, Pierre Alessandri a déjà fait trois demandes de remise en liberté. À chaque fois, en octobre 2019, en juillet 2021, puis en mai 2022, le tribunal d’application des peines antiterroriste avait donné son feu vert à une libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire, mais les décisions avaient ensuite été infirmées par la cour d’appel après un appel suspensif du parquet national antiterroriste (Pnat).
La troisième demande, accordée en première instance deux mois après la mort en prison de l’assassin du préfet d’Erignac, Yvan Colonna, avait été infirmée en septembre. Fin octobre, ce rejet avait lui-même été annulé par la Cour de cassation, renvoyant l’affaire pour qu’elle soit examinée à nouveau par la cour d’appel. La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire avait estimé que la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris n’avait pas « justifié sa décision » de refus d’une remise en liberté.
La mesure de semi-liberté va permettre à Pierre Alessandri de travailler à l’extérieur de la prison de Borgo (Haute-Corse) – où il avait été transféré en avril 2022 – dans la journée, dans le secteur de l’agriculture. Avant son incarcération, il exploitait une société de production d’huiles essentielles.
Alain Ferrandi, l’autre membre du commando Erignac encore en vie et qui s’est aussi vu refuser plusieurs aménagements de peine, sera fixé le 23 février sur sa dernière demande de libération conditionnelle.