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Jusqu’à un million de personnes sont invitées à célébrer une messe papale dans la capitale de la RD Congo mercredi, le deuxième jour de la visite du pape François dans ce pays déchiré par le conflit.
Des dizaines de milliers de fidèles avaient déjà commencé à affluer mardi soir à l’aéroport N’Dolo de Kinshasa pour une veillée organisée avant la messe en plein air.
“Je suis venue la veille pour pouvoir assister à la messe car je n’ai pas vraiment l’habitude de me lever tôt”, raconte Franciane Sudila, 24 ans.
« J’ai apporté de l’eau et des vêtements de rechange pour demain », dit-elle.
Véronique Mapinzi s’est également préparée à passer la nuit à Ndolo avec son bébé.
“Je ne peux pas manquer cette bénédiction du pape, c’est pourquoi je suis venue ici avec mon enfant”, a-t-elle déclaré.
Patrick Kazadi, 31 ans, a dit espérer que l’aide de “Dieu, par l’intercession du Saint-Père, mettra fin à cette situation de guerre” qui sévit RD Congo pendant des années.
Le pontife de 86 ans était arrivé en République démocratique du Congo plus tôt dans la journée, lors de la première étape d’un voyage de six jours en Afrique qui comprendra également des troubles Soudan du sud.
Des foules immenses ont envahi les rues pour un aperçu de la papamobile, acclamant et agitant des drapeaux alors que Francis passé devant.
Des foules encore plus nombreuses – jusqu’à un million de personnes – sont attendues à la messe que François doit donner à N’dolo à 9h30 (8h30 GMT).
Ancienne colonie belge de la taille de l’Europe occidentale continentale, la RDC est la plus catholique pays.
Environ 40 pour cent de la population de quelque 100 millions de personnes suit l’église de Rome, selon les estimations.
Un autre 35 pour cent de la population est protestante de diverses confessions; neuf pour cent sont musulmans; et 10 pour cent Kimbanguiste — un mouvement chrétien né au Congo belge.
Officiel Vatican les statistiques placent la proportion de catholiques en RDC à 49 pour cent de la population.
Lors d’un discours devant des politiciens et des dignitaires au palais présidentiel de Kinshasa mardi, François a dénoncé le “colonialisme économique” qui, selon lui, a causé des dommages durables en RDC.
“Ce pays, massivement pillé, n’a pas suffisamment profité de ses immenses ressources”, a-t-il dit sous les applaudissements.
Malgré d’abondantes réserves minérales, la RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde. Environ les deux tiers des Congolais vivent avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale.
A la rencontre des victimes du conflit
François doit également rencontrer les victimes du conflit dans l’est du Congo à Kinshasa mercredi après-midi après la méga-messe.
Il s’entretiendra ensuite avec des représentants d’organisations caritatives.
L’est turbulent de la RDC est depuis longtemps en proie à des dizaines de groupes armés. Depuis fin 2021, les rebelles du M23 ont également capturé des pans de territoire dans l’est de la province du Nord-Kivu, se rapprochant de sa capitale Goma.
Le voyage en RDC et au Soudan du Sud était initialement prévu pour juillet 2022, mais il a été reporté en raison de douleurs au genou du souverain pontife qui l’ont contraint ces derniers mois à utiliser un fauteuil roulant.
Les problèmes de sécurité auraient également joué un rôle dans le retard du voyage, et une escale à Goma – une ville de plus d’un million d’habitants à la frontière avec le Rwanda – n’est plus sur l’itinéraire.
“J’aurais aimé aller à Goma aussi, mais avec la guerre, tu ne peux pas y aller”, a déclaré Francis aux journalistes dans l’avion en route pour la RDC.
Le pontife argentin, dans son discours à Kinshasa mardi, a insisté sur la nécessité de résoudre le conflit et a déclaré qu’il soutenait les efforts de paix régionaux.
François a également souligné la nécessité d’investir dans l’éducation et des élections libres et équitables, entre autres questions.
Vendredi, le pape se rendra à Juba, la capitale du Soudan du Sud.
La visite papale à l’étranger en cours est la quarantième de François depuis son élection en 2013.
(AFP)