Il encourait une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour un viol en récidive. Le ministère public avait requis une peine de 22 ans à l’encontre de cet homme de 45 ans, en récidive pour deux viols commis en 2004. La cour d’assises l’a finalement condamné à 16 ans de détention pour avoir violé sa femme dans la nuit du 2 au 3 septembre 2020, au domicile de son épouse à Cheptainville (Essonne). Un crime que l’accusé a nié jusqu’au bout.
À l’époque des faits, le couple était plus ou moins séparé. La femme voulait divorcer, expliquant à l’audience que son mari s’était déjà montré violent et l’avait déjà violée par le passé. Une séparation qu’elle retardait pour ne pas priver leur fille de père, mais aussi, a-t-elle expliqué, du fait du poids des traditions et de la religion. Les deux époux ont en effet grandi au Mali dans des familles très traditionalistes pour qui ça ne se fait pas de divorcer, quelle qu’en soit la raison. Et ces familles ont continué à faire pression sur la victime pour qu’elle retire sa plainte. La victime a depuis engagé une procédure de divorce.
Une dispute qui dégénère en coups et en viol
Au moment des faits, Rokia (le prénom a été modifié) avait obtenu un logement par la préfecture à Cheptainville avec sa fille de 7 ans du fait des violences conjugales exercées par son mari. Mais ce dernier s’y rendait régulièrement, notamment pour voir sa fille qu’il allait chercher à l’école, la mère rentrant trop tard. Le 2 septembre, il était venu signer des papiers pour la rentrée scolaire mais s’était mis en colère car sa femme avait coché la case « séparé » sur les documents.
Il s’était alors mis à la frapper violemment, ce qui a été constaté par les médecins, avant de la violer. Réveillée par les cris de Rokia en pleine nuit, une voisine avait appelé les gendarmes. Ces derniers étaient intervenus. La victime, à peine vêtue, leur avait ouvert la porte et s’était effondrée en leur disant qu’elle venait d’être frappée et violée par son mari.
L’avocat de l’accusé, Maître Raoul Briolin fils n’a pas, contrairement à son client, contesté les violences. Mais il a plaidé le doute sur l’existence du viol, sa matérialité n’étant pas établie. « La justice est humaine, tout humaine, rien qu’humaine », a-t-il lancé, citant Pierre-Joseph Proudhon.
Son client avait été condamné à dix ans de prison en 2006 pour deux viols commis deux ans plus tôt. Là aussi, il avait nié les faits. Tout comme l’agression sexuelle sur mineure qui lui avait valu cinq ans de prison en 2007 pour des faits de 2003. Huit autres condamnations pour faux et usage de faux, travail dissimulé et pour de nombreuses escroqueries, lui ont également valu d’autres passages en prison.