DIRECT. Proche-Orient : deux chars israéliens sont «entrés de force» dans une des positions de la Finul

Bagdad tente de se tenir à l’écart du conflit mais doit en même temps composer avec les factions armées irakiennes pro iraniennes hostiles à Israël. Ces factions, connues sous le nom de Résistance islamique en Irak, ont revendiqué à plusieurs reprises des attaques de drones contre des cibles israéliennes en solidarité avec la bande de Gaza. 

Le 4 octobre, Israël a annoncé la mort de deux soldats dans une attaque menée depuis l’Irak. Le lendemain, le Premier ministre israélien a affirmé que son pays se défendait « sur sept fronts » dont celui des « milices chiites en Irak ». Depuis, Bagdad multiplie les efforts diplomatiques pour éviter que la guerre ne s’étende au pays.

Ce qui préoccupe le gouvernement irakien, c’est son « incapacité apparente à contrôler la situation à l’intérieur du pays et son incapacité à empêcher les répercussions extérieures », souligne l’analyste Sajad Jiyad.  Selon ce chercheur du Century International Institute de New York, la tentative de Bagdad de « désamorcer la situation par le dialogue » est compliquée car il « n’existe pas de véritable interlocuteur », d’autant plus que « les Etats-Unis soutiennent fermement Israël ».

Bagdad « pourrait être contraint de soutenir une réponse militaire » si Israël « décide d’intensifier ses frappes en ciblant, par exemple, des infrastructures pétrolières en Irak ».

Lors d’une conversation téléphonique avec Benyamin Netanyahou, « la Première ministre italienne Giorgia Meloni a réitéré le caractère inacceptable des attaques contre la Finul par les forces armées israéliennes », selon un  communiqué de son gouvernement. De nombreux Italiens sont engagés dans la mission de Finul. 

Elle a également appelé à la « pleine mise en œuvre » de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Liban. Elle a souligné le besoin urgent d’une désescalade du conflit dans la région,  indique son bureau. 

Hier soir vers 20h15, l’aviation israélienne a mené une frappe sur la ville de Nabatiyeh (Liban), à 13 km de la frontière. Ce dimanche, il ne reste que des décombres fumant, et des regards désolés sur ce qui était le cœur commercial de la ville, avec ses échoppes et son marché. « C’est comme si un séisme avait ravagé le marché. Tout a été détruit, même le petit bistrot qui faisait le coin où l’on buvait notre café le matin », a confié à l’AFP Tareq Sadaqa.

Selon la télévision israélienne Kan, une vingtaine de soldats ont été légèrement blessés ce dimanche dans le sud du Liban, en plus des deux hommes gravement touchés par un missile antichar du Hezbollah.

La frontière entre Israël et le Liban mesure près de 80 km, et a été tracée en 2000 par l’ONU après un conflit entre les deux pays. Depuis le 7 octobre 2023, les escarmouches étaient quasi-quotidiennes entre l’armée israélienne et le Hezbollah dans cette zone, obligeant des milliers d’Israéliens à évacuer. C’est pour permettre leur retour que Benyamin Netanyahou a enclenché une importante offensive sur les bastions de la milice chiite pro-Iran le 23 septembre, quelques jours après l’affaire des bipeurs et des talkiewalkies piégés du Hezbollah.

L’armée israélienne a lancé il y a huit jours une offensive d’ampleur dans la région de Jabalia, la ville et le camp de réfugiés adjacent situés tout au nord de la bande de Gaza, dans le but, selon elle, d’empêcher le Hamas de se regrouper. Des milliers de civils ont été pris au piège dans ces attaques, a indiqué Médecins sans frontières. De dimanche, selon des habitants à l’agence Reuters, les chars ont atteint la limite nord de Gaza ville, et les frappes sur le quartier de Sheikh Radwan forcent de nombreuses familles à quitter leurs logements.

« Nos courageux soldats sont désormais au cœur de Jabalia, où ils démantèlent les bastions du Hamas », s’est félicité ce dimanche Benyamin Netanyahou.

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein a tenu à Bagdad une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Abbas Araghchi, qui effectue une tournée dans la région. Hussein a refusé d’impliquer son gouvernement dans la guerre. « La poursuite de la guerre et son élargissement vers la République islamique d’Iran et l’utilisation de l’espace aérien irakien comme couloir sont totalement inacceptables et rejetées », a-t-il dit.

A ses côtés, Araghchi a assuré que l’Iran était « totalement prêt à faire face à une situation de guerre ».

Plusieurs tonnes d’aide médicale fournis par l’Arabie saoudite sont arrivées ce matin à l’aéroport de Beyrouth, la capitale libanaise. 

En plus des commémorations qui ont eu lieu le 7 octobre dernier, le gouvernement israélien a approuvé ce dimanche une deuxième journée nationale de deuil. Il a été fixé au 26-27 octobre, juste après la fête annuelle de Simchat Torah, au cours de laquelle l’attaque du Hamas a eu lieu l’année dernière.

Une cérémonie sera présidée par la ministre des Transports Miri Regev, à laquelle devraient assister le Premier ministre, le président Isaac Herzog et d’autres dignitaires de haut rang. Cette journée sera également marqués par des programmes spéciaux dans les écoles et dans l’armée, la mise en berne des drapeaux et la fermeture des lieux de divertissement.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a averti dimanche depuis Bagdad, la capitale irakienne, que Téhéran n’avait « pas de ligne rouge » en ce qui concerne « la défense » de son peuple et de ses intérêts. « Alors que nous avons déployé des efforts considérables ces derniers jours pour contenir une guerre totale dans notre région, je dis clairement que nous n’avons pas de lignes rouges pour défendre notre peuple et nos intérêts », a écrit le ministre sur le site X.

Sur le réseau social X, le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz affirme avoir réellement déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres persona non grata en Israël. Il ne dit rien de la polémique qui avait suivi sa première annonce il y a quelques jours, les Affaires étrangères n’ayant pas ce droit, juridiquement, mais il affirme que « 87 % de l’opinion publique israélienne soutient cette décision ».

Les secours libanais ont découvert 17 personnes tuées et secouru 12 blessés pendant la nuit alors que les frappes aériennes israéliennes sur le Liban se poursuivaient. Les équipes de protection civile sont notamment intervenues suite à de multiples incendies qui ont éclaté dans la vallée de la Bekaa, à Baalbek et à Nabatieh.

Lors de sa conversation téléphonique avec Lloyd Austin, hier soir, le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a assuré à son homologue américain qu’Israël continuerait à prendre des mesures pour protéger les Casques bleus déployés dans le sud du Liban, malgré « le défi opérationnel » que constitue la présence du Hezbollah « à proximité des positions de la Finul » selon le communiqué que publie le ministère ce matin.

Des responsables américains estiment qu’Israël a réduit la liste des cibles qu’il envisage de menacer en Iran. Israël a déclaré à plusieurs reprises qu’il répondrait au barrage de missiles iraniens du 1er octobre, lancé en représailles aux opérations militaires israéliennes à Gaza et au Liban et aux meurtres d’une série de dirigeants du Hamas et du Hezbollah. Rien n’indique qu’Israël ciblera des installations nucléaires ou commettra des assassinats, plutôt qu’il visera des installations énergétique, selon la chaîne américaine NBC. Le moment n’aura pas non plus été choisi mais des responsables américains et israéliens ont déclaré qu’une réponse pourrait intervenir pendant la fête actuelle de Yom Kippour.

La milice libanaise affirme, dans une déclaration sur Telegram, avoir « ciblé à 10h10 (9h10, heure française) un rassemblement de forces ennemies israéliennes dans le village de Maroun al-Ras avec des obus d’artillerie ».

Maroun al-Ras se trouve à moins de 2 km de la ligne bleue, qui sépare Israël du Liban depuis l’an 2000.

Un communiqué militaire indique que les forces israéliennes ont continué à attaquer des cibles du Hezbollah au cours de la journée écoulée.

Les sites visaient permettaient de stocker des lance-roquettes, des positions antichars, des dépôts d’armes et d’autres infrastructures, selon le communiqué.

Ils ont également continué à opérer à Gaza, où une quarantaine de cibles ont été attaquées, des armes ont été détruites et des dizaines de combattants ont été tués au cours des dernières 24 heures.

Quatre ambulanciers de la Croix-Rouge libanaise viennent d’être blessés dans le sud du Liban à la suite d’une frappe aérienne israélienne, assure l’ONG sur X. Les secours étaient en mission de sauvetage dans une maison de la ville de Sarbin qui a été bombardée par l’armée israélienne ce matin. Ils avaient coordonné leur mission avec les Casques bleus de l’ONU pour rechercher des victimes.

Mais au moment où les ambulances arrivaient, une seconde frappe aérienne a touché la zone, blessant les ambulanciers, qui ont été hospitalisés par précaution mais leur vie n’est pas en danger.

Le photographe gazaoui de l’AFP Mahmud Hams a remporté à Bayeux le premier prix des correspondants de guerre dans la catégorie photo. 

Le journaliste palestinien Rami Abou Jamous a obtenu trois trophées, en presse écrite, télévision et le prix Ouest-France Jean Marin, une première en 31 éditions du prix Bayeux. Il a été récompensé pour son « Journal de Gaza », un récit jour par jour de son quotidien de déplacé à Rafah après avoir dû quitter son logement face à l’avancée de l’armée israélienne.

Dans une vidéo tournée dans une tente d’un camp de réfugiés de l’enclave qu’il habite et appelle « sa villa », Rami Abou Jamous a remercié le prix Bayeux d’avoir prouvé qu’on pouvait être « Palestinien et journaliste ». Il a dédié son prix à tous ses confrères tués par l’armée israélienne à Gaza.

Hier, l’armée israélienne a affirmé, sans fournir de preuve, que des militants du Hezbollah utilisaient des ambulances pour se transporter et transporter des armes et a appelé les équipes médicales à « éviter de traiter avec les agents du Hezbollah et à ne pas coopérer avec eux ». Car « tout véhicule transportant des hommes armés, quel que soit son type », est ciblé.

Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin s’est entretenu au téléphone hier soir avec son homologue israélien Yoav Galant. Il lui a redit l’inquiétude des Etats-Unis après qu’un nouveau Casque bleu de la Finul a été blessé et que deux soldats de l’armée libanaise ont été tués par des tirs de Tsahal, a déclaré le porte-parole du Pentagone. C’est la deuxième fois en trois jours que les deux ministres se parlent. 

« Le Ministre de la Défense Austin a souligné que la sécurité et le bien-être des observateurs de l’ONU et des soldats de l’armée libanaise doivent être garantis et a souligné la nécessité de passer de l’activité militaire au Liban à une voie diplomatique dès que cela devient possible », a déclaré le porte-parole du Pentagone, selon lequel Austin a aussi évoqué la situation humanitaire à Gaza et souligné qu’Israël devait prendre des mesures pour résoudre le problème.

Les sirènes antiaériennes retentissent dans les villes du nord d’Israël, Acre et Nahariya.

Selon une source de CNN à Téhéran, l’Iran a informé les Etats-Unis que le pays riposterait à toute nouvelle attaque d’Israël, alors que l’Etat hébreu réfléchit toujours à la réponse qu’il veut faire après les frappes massives de l’Iran sur Jérusalem et Tel Aviv, notamment, le 1er octobre.

Les médias officiels libanais rapportent qu’une frappe aérienne israélienne, vers 3 heures du matin, a détruit « l’ancienne mosquée dans le centre du village de Kfar Tebnit, la détruisant complètement ».

Alors qu’un cinquième soldat de la Finul a été blessé au Liban, au moins 40 pays ont apporté hier leur soutien « complet » à la Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban et exhorté à protéger les Casques bleus. « Nous condamnons fermement les dernières attaques contre les soldats de maintien de la paix. De tels agissement doivent cesser immédiatement et faire l’objet d’une enquête adéquate », ont écrit 34 pays contributeurs à cette Force de l’ONU, selon une lettre diffusée sur le compte X de la mission de la Pologne aux Nations unies. Six autres pays, dont l’Inde et l’Allemagne, soutiennent cet appel. 

« Nous considérons le rôle de la Finul comme particulièrement crucial à la lumière de l’escalade des tensions au Proche-Orient », insistent les pays, dont la France, la Chine, le Qatar ou la Turquie.

Le Hezbollah affirme que ses combattants ont déclenché des engins explosifs contre des soldats israéliens et « leur ont fait face alors qu’ils tentaient de s’infiltrer » près du village libanais de Ramia à deux reprises. Les affrontements auraient duré une heure, assure encore la milice chiite pro-iranienne.

De son côté, l’armée israélienne a fait état d’une « activité opérationnelle ciblée et limitée » dans le sud du Liban, confirmant « des combats face à face » avec le Hezbollah et affirmant avoir « détruit (son) infrastructure le long de la frontière », tué « des dizaines » de combattants, « démantelé des galeries de tunnels et localisé de nombreuses armes ».

L’armée israélienne a dit avoir intercepté ce matin « environ cinq projectiles » en provenance du Liban sur le nord d’Israël. « Les sirènes ont retenti entre 8h59 et 9h01 (7h59 et 8h01 en France) dans les régions de la Haute Galilée, de la Galilée centrale, de la Galilée occidentale, de la baie de Haïfa et du Carmel. Environ cinq projectiles tirés depuis le Liban ont été identifiés et interceptés avec succès », affirme l’armée dans un communiqué.

La guerre se poursuit au Proche-Orient malgré les célébrations de Yom Kippour, l’une des fêtes les plus importantes de la liturgie juive. A Gaza, elle est entrée dans sa 373e journée, en réponse aux attentats sanglants du Hamas sur le sol israélien. Au Liban, l’armée israélienne attaque depuis 20 jours les positions du Hezbollah libanais, qui réplique.

Dans ce direct, nous suivons l’actualité en provenance d’Israël, de Gaza et du Liban.