Coup de théâtre au procès des trafiquants d’armes et de stupéfiants de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Samir Ider, 45 ans, a été remis en liberté jeudi 27 juin sur décision de la chambre des appels correctionnels de Paris. Et ce vendredi, il ne s’est pas présenté à son procès ouvert depuis le 13 juin devant le tribunal correctionnel.
Il comparaissait en compagnie de huit autres prévenus pour avoir, entre 2018 et 2021, mené un trafic de cocaïne, de cannabis et d’armes, en Île-de-France, en province et en Belgique. Lors des arrestations, les forces de l’ordre avaient mis la main sur un arsenal composé de fusils d’assaut et d’explosifs.
Le quadragénaire est soupçonné d’être le chef de cette équipe. Le procureur avait requis une peine de 15 ans de réclusion criminelle. Pour mémoire, il avait déjà été condamné à une peine de prison de 20 ans pour un trafic de cocaïne entre la France et le Brésil.
Une « guérilla de procédure »
Son avocat, Me Thomas Bidnic, a obtenu cette libération en menant depuis le début du procès une véritable « guérilla de procédure », dénonçant ici un faux, là une carence de signature… Il avait toujours été retoqué par la présidente de la 33e chambre, la cour d’appel aura finalement donné raison sur la forme au conseil parisien.
À l’audience, Samir Ider avait reconnu, a minima, une partie des faits. Mais il avait réfuté la notion d’importation et nié le trafic d’armes. Son avocat a plaidé la relaxe sur l’importation, sur la détention d’armes, estimant que ce dossier manque cruellement de preuves pour en faire le chef des bandits.
« Il reste des plaquettes de cannabis, des armes dans la voiture, cela ne vaut pas quinze ans », assure son conseil. Le délibéré est attendu dans la soirée. Sans le principal accusé qui reste poursuivi sur le fond malgré sa libération.
