En règle générale, le dernier match de la phase de groupes offre l’opportunité à Didier Deschamps, à l‘exception notable du déterminant France-Portugal de l’Euro 2021 (2-2), de reposer de nombreux titulaires et d’octroyer du temps de jeu aux joueurs peu ou pas utilisés depuis le début du tournoi.
L’opposition contre une Pologne déjà éliminée de l’euromardi à Dortmund, devrait quelque peu déroger à cette tradition, même si les Bleus, avec quatre points au compteur sont, au bénéfice des résultats de la poule B, qualifiés pour les 8es de finale. Il y aura quelques changements par rapport au onze de départ tenu en échec par les Pays-Bas (0-0), mais dans des proportions, sans doute, assez limitées et en conservant l’ossature de base.
Un élément entre aussi dans la réflexion du staff : après un premier tour au pas de charge, les vice-champions du monde bénéficieront, selon leur classement, de six ou sept jours de repos complets avant leur prochain rendez-vous. Questionné, ce lundi, sur les avantages d’un turnover, Deschamps confie. « À Doha, je l’avais fait à l’excès parce qu’on était sûr d’être qualifié et premier (il avait opéré 9 changements pour le match contre la Tunisie, défaite 0-1). Je n’ai jamais fait de calcul tableau du haut ou du bas. Je n’aime pas ça. Dans la gestion du groupe, en revanche, c’est important. Il faut que tout le monde se sente prêt. »
Il ne fallait pas, en tout cas, compter sur le dernier entraînement, ce lundi sur la pelouse de la Home Deluxe Arena à Paderborn, pour déchiffrer les intentions du sélectionneur. Celui-ci a effectué une mise en place, mais en mélangeant les équipes où figurait notamment Kylian Mbappé. Le capitaine tricolore, victime d’une fracture du nez le 17 juin, portait le masque noir étrenné dimanche en tout début de séance avant de le changer pour reprendre le modèle utilisé lors de l’échauffement de Pays-Bas-France.
Un retour au 4-3-3 ?
Sous la menace d’une suspension en cas d’avertissement, le néo-Madrilène devrait commencer la rencontre même s’il avait laissé la place à N’Golo Kanté pour la traditionnelle conférence de presse à J-1. Ça change beaucoup de choses forcément. « C’est mieux chaque jour. Kylian est mieux aujourd’hui qu’hier ou avant-hier, glisse Deschamps. L’hématome s’est résorbé et il s’habitue au masque. Il a autant envie de jouer demain que contre les Pays-Bas. »
Concernant l’animation, on semblait se diriger vers un retour à un 4-3-3, un schéma comparable à celui en vigueur face à l’Autriche (1-0). C’était en tout cas la tendance forte de ces dernières heures. Avec ou sans Antoine Griezmann ? Selon nos informations qui confirment celles de l’Équipe, le Madrilène, symbole de l’inefficacité actuelle des Bleus, devrait, en effet, être ménagé et démarrer sur le banc, un cas de figure inédit pour lui depuis le 30 novembre 2022 contre la Tunisie.
« Il était mieux sur le deuxième match, tranche Deschamps. De par les deux occasions qu’il a eues, le fait d’en marquer au moins une aurait changé la vision du match. Il a eu une saison chargée. Sur les matchs à haute intensité, ce n’est pas évident. » Entre les lignes, le technicien basque valide la mise au repos d’un de ses tauliers. Il ne faut pas l’interpréter comme une sanction, mais plutôt y voir une manière assez habile de le piquer au vif avant de lui rendre les clés au tour suivant.
Pour le reste, Benjamin Pavard pourrait suppléer Jules Koundé même si rien n’était acté et Kolo Muani se substituer à Ousmane Dembélé, même si, là encore, un statu quo n’était pas à exclure. « Il y a des options. Je n’ai pas décidé encore. Enfin si, mais je dois avoir le retour du médical, élude Deschamps. Et je dois discuter avec différents joueurs. » Ces derniers jours, Coman (mollet) et Eduardo Camavinga (cheville) ont, ainsi, été préservés au nom du principe de précaution.