Action! Alors que le mythique festival d’Avignon ouvre ses portes dans deux jours, Gare au théâtre de Vitry prend les devants. Dès aujourd’hui et jusqu’au 28 juillet, le festival « Nous n’irons pas à Avignon » accueille 17 compagnies autour de la thématique « Art et science ».
« Nous n’avons rien contre le festival d’Avignon », explique la chargée des relations publiques et de l’action culturelle au sein de Gare au théâtre. Mais quand même. « Avignon est difficile d’accès pour les petites compagnies. Aussi bien logistiquement que financièrement. »
Modestement, « Nous n’irons pas à Avignon » ne se présente pas comme un contre-festival mais prend le pari de promouvoir les artistes de demain. Depuis quinze ans, il a des arguments de poids, plus que jamais d’actualité.
C’est plus spontané. Si 4000 personnes sont attendues à Vitry contre 130000 à Avignon, ici, « les gens viennent spontanément », insiste la chargée des relations publiques. Le festival se veut plus « cool ». Sa particularité : les cartes blanches. Le principe est simple. Chaque compagnie peut inviter un artiste pour une « soirée surprise ». Court-métrage, concert ou numéro forain, l’entrée est libre.
C’est plus abordable. Le tarif est trois fois moins cher qu’à Avignon : 13 â?¬ le spectacle. Côté artistes, « on donne la possibilité aux compagnies qui manquent de moyens ou de reconnaissance de se produire », défend la chargée des relations publiques.
C’est plus chaleureux. « La cohue d’Avignon, c’est pénible », avoue Frédéric Deslias, metteur en scène de la compagnie Le Clair obscur. La Gare au théâtre lui permet d’installer son « infrastructure hybride », comme il l’appelle, plus facilement. « Dans les conditions du Off d’Avignon, ça n’aurait pas été possible. »
A Vitry, pas question de quitter Gare au théâtre après le salut final. Chaque soir du festival, les spectateurs sont invités à partager un moment avec les artistes dans la cour extérieure autour d’un verre. Le festival accueille aussi les centres de loisir, lors des pièces jeune public. A l’issue des représentations, un goûter est organisé pour les petits.
C’est plus singulier. Danse contemporaine, théâtre, performance, arts visuels. A Vitry, il y en a pour tous les goûts, tant sur le contenu que la forme. Le spectacle Sensitives en est l’exemple vivant. Du cabaret au théâtre, en passant par le burlesque, la compagnie Ginko propose un spectacle pluridisciplinaire. Le festival d’Avignon a beau être une institution « qu’il serait hypocrite de critiquer, avoue la metteur en scène Naéma Boudoumi, il nous impressionne ». Paniquée à l’idée de « mal faire », la compagnie Ginko préfère prendre ses marques à Gare au théâtre avant de se lancer dans la cité des papes, « peut-être l’année prochaine ».
A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 28 juillet, rendez-vous à Gare au théâtre, 13, rue Pierre-Semard à Vitry-sur-Seine. Tarif : 13 â?¬ le spectacle, 7 â?¬ avec un passe, 10 â?¬ en tarif réduit. Réservations au 01.55.53.22.26.