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« L’Europe est dans l’ADN de Marseille » : l’OM, premier producteur français de demi-finales depuis 1988

by Jamesbcn
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Les Marseillais sont non seulement « À jamais les premiers » vainqueurs français d’une compétition européenne, selon l’expression consacrée, mais l’OM est aussi le club qui porte les couleurs françaises le plus souvent sur le devant de la scène européenne. Face à l’Atalanta Bergame en demi-finale de la Ligue Europa (ce jeudi au Vélodrome et jeudi 9 mai à Bergame), l’OM disputera en effet la 9e demi-finale européenne de son histoire, toutes Coupes confondues : C1, C2, C3 et C4.

L’OM revendique près d’un quart (23,68 %) des 38 demi-finales réalisées par les équipes tricolores depuis le début des compétitions au milieu des années 1950. Un palmarès qui place le club phocéen devant le PSG (huit demi-finales) Monaco (cinq demi-finales) et l’OL (quatre demi-finales).

Depuis son âge d’or des années 1990 en Ligue des champions — une demie, une finale et une victoire —, l’OM est certes descendu en gamme, mais reste assidu aux rendez-vous européens de la Ligue Europa (C3) notamment.

« On sent cette ferveur, on sent que l’Europe est dans l’ADN de Marseille, tout le monde rêve de vivre ces émotions, déclarait le milieu olympien Jordan Veretout, après la récente qualification face à Benfica. J’ai gagné une Ligue Europa Conférence avec la Roma et c’était fort. Maintenant, je veux gagner la Ligue Europa avec l’OM, ça serait puissance 10 ! »

À l’occasion de la double confrontation OM-Atalanta, nous avons revisité les huit demi-finales jouées par l’OM, dont cinq ont débouché sur une finale.

1987-1988 (demi-finale de C2) : l’OM lessivé par l’Ajax

La première demi-finale européenne de l’OM a pour cadre la défunte Coupe des vainqueurs de Coupe, ou « C2 », aux oubliettes à partir de 1999. L’équipe de Gérard Banide, qui compte dans ses rangs Joseph Antoine-Bell, Alain Giresse, Abedi Pelé et Jean-Pierre Papins’est défait successivement du Lokomotiv Leipzig (0-0, 1-0), du Hadjuk Split (4-0, 3-0) et du RoPS Rovaniemi (1-0, 3-0), le tout sans prendre le moindre but.

Mais en ce printemps 1988, Marseille déchante lors de la visite de l’Ajax Amsterdam, qui marque trois fois au Vélodrome. Au retour, pour le premier match de JPP, 24 ans, avec le brassard de capitaine, les Phocéens sauvent l’honneur en l’emportant 2-1, grâce à des buts de Papin (67e) et Allofs (90e).

1989-1990 (demi-finale de C1) : la Main du diable stoppe l’OM

Ce 18 avril 1990 à Lisbonne, l’OM des Papin, Waddle, Deschamps, Amoros et autre Di Meco, tient le 0-0 et n’est plus qu’à sept minutes d’une première finale de Coupe d’Europe des clubs champions. Au Vélodrome à l’aller, les Marseillais emmenés par Gérard Gili l’ont emporté 2-1 – Sauzée (13e), Papin (44e), mais ont aussi beaucoup « vendangé » et ne se sont pas simplifié le déplacement à Lisbonne.

Le 18 juin 1990, Vata (à côté de Di Méco en blanc, bras levé) donne l’avantage à Benfica d’un but présumé marqué de la main, privant l’OM de la finale de Ligue des champions. Icône sport/ActionImages

À la suite d’un corner de Valdo (transféré au PSG la saison suivante), Vata surgit au milieu d’une forêt de joueurs et trompe Castaneda de près, donnant la qualification aux Portugais (1-2, 1-0). Seulement voilà, la reprise de l’Angolais est sujette à controverse. Vata semble avoir marqué avec la partie supérieure du bras, c’est-à-dire de la main.

Bien des années avant l’introduction de la VAR, les images de la télévision, vues et revues, plaident en faveur de cette version. L’affaire fait grand bruit, mais l’OM reste à la porte de la finale. Bernard Tapie, le président, estime que l’OM a été spolié en raison de son déficit d’influence en coulisses. Et promet que pareille mésaventure ne se reproduira pas…

1990-1991 (demi-finale de C1) : l’OM valide son billet pour Bari

Deux ans après la désillusion de Lisbonne, l’OM touche enfin au Graal. Avec Raymond Goethals aux commandes, les Papin, Waddle, Tigana, Boli, Amoros, Olmeta et consorts remportent 3-1 leur demi-finale aller face au Spartak Moscou au stade Lénine. À Marseille quinze jours plus tard, l’OM valide sans trembler son billet pour la finale en s’imposant 2-1.

Mais à Bari le 29 mai 1991, l’OM, alors 3e club français de l’histoire à disputer une finale de C1, bute sur l’Étoile Rouge de Belgrade, alors club phare de Yougoslavie (bientôt démembrée à la suite de la guerre des Balkans) où évoluent notamment Pancev, Savicevic, Mihajlovic ou Prosinecki. Impuissants à faire sauter le verrou yougoslave (0-0), les Marseillais s’inclinent 5-3 aux tirs au but.

1992-1993 (C1) : le titre suprême sans passer par la case « demie »

« À jamais les premiers… » Ce mercredi 26 mai 1993, l’OM décroche son succès historique en dominant 1-0 l’AC Milan au stade olympique de Munich, grâce au but de la tête de Basile Boli passé à la postérité (43e), à la suite d’u corner d’Abedi Pelé.

En 1993, le format de la compétition mis en place la saison précédente prévoit une phase à deux groupes de quatre équipes à la place de quarts de finale et de demi-finales. Aussi l’OM a-t-il remporté la première édition de la Ligue des champions sans avoir disputé de demi-finale, mais en terminant premier d’une poule, devant les Glasgow Rangers, le Club Bruges et le CSKA Moscou.

1998-1999 (demi-finale de C3) : qualification houleuse à Bologne

Après avoir subi les affres de l’affaire VA-OM et fait notamment un passage en 2e division, l’OM parvient à se glisser dans le dernier carré de la Coupe UEFA dès la saison 1998-1999. L’OM, qui célèbre le centenaire du club fondé en 1899, élimine successivement Olomouc (2-2, 4-0), le Werder de Brême (1-1, 3-2), Monaco (2-2, 1-0), puis le Celta Vigo (2-1, 0-0) et se présente en demi-finale face à Bologne.

Après un terne 0-0 au Vélodrome à l’aller, le match retour ne manque pas de piquant. Menés 1-0 après 18 minutes, les joueurs de Rolland Courbis inscrivent sur le tard le but de la qualification sur un pénalty litigieux obtenu par Florian Maurice et transformé par Laurent Blanc (1-1, 85e), lequel a dû retirer ledit pénalty. La fin de match tourne à la bagarre générale.

L’OM est en finale, mais perd des joueurs clé, suspendus, en prévision du dernier match, comme Dugarry et Ravanelli. En finale au stade Loujniki de Moscou, trois semaines plus tard, la grosse équipe de Parme, qui s’appuie sur Buffon, Cannavaro, Thuram, Veron, Chiesa et Crespo, surclasse Marseille 3-0.

2003-2004 (demi-finale de C3) : le chef-d’œuvre de Drogba

Troisième de son groupe de C1, à distance du Real Madrid et du FC Porto, l’OM est reversé en Coupe UEFA fin février 2004. Sous la conduite de José Anigo (Alain Perrin a été remercié à la trêve), l’équipe incluant Barthez, Beye, Meriem, Marlet et Drogba réalise un parcours somptueux, se jouant successivement de Dniepr (1-0, 0-0), de Liverpool (1-1, 2-1) et de l’Inter Milan (1-0, 1-0). En demi-finale, l’OM obtient un 0-0 au Saint-James Park de Newcastle.

Au retour, le Vélodrome bat son record d’affluence avec plus de 58 000 spectateurs. Ces derniers ne s’y sont pas trompés et sont témoins d’un doublé de Drogba (18e, 82e), lequel avait déjà frappé sur le poteau à l’aller.

Hélas, l’Ivoirien, 11 buts en Coupe d’Europe jusque-là, est diminué par une blessure lors de la finale face au FC Valence (tombeur de Villarreal 0-0, 1-0 en demi) à Göteborg un mois plus tard. Sur une sortie à la rencontre d’un attaquant en fin de première période, Barthez concède un pénalty et se voit expulsé (1-0, 45e + 3). À l’heure de jeu, Mista plie l’affaire pour le compte de Valence (2-0, 58e).

2017-2018 (demi-finale de C3) : un passeur nommé Payet

Quatorze ans ont passé depuis la finale de Göteborg. En 2009, la Coupe UEFA est devenue la Ligue Europa, mais demeure la C3. En octobre 2016, l’Américain Frank McCourt a acheté l’OM à Margarita Louis-Dreyfus. Cette saison-là, Rudi Garcia mène l’équipe, dont Florian Thauvin, Dimitri Payet, Adil Rami ou encore Steve Mandanda forment la colonne vertébrale. Poussif, l’OM parvient à s’extraire de son groupe, mais 2e à 4 points du RB Salzbourg.

Après quoi les Phocéens avancent encore, au gré de succès sur Braga (3-0, 0-1), l’Athletic Bilbao (3-1, 2-1), puis le RB Leipzig (0-1, 5-2). Ils s’offrent l’opportunité d’une nouvelle demi-finale, face au RB Salzbourg, lequel les avaient contrariés en phase de groupe (1-0 et 0-0).

Héros de la demi-finale, Payet sort blessé en finale.
Héros de la demi-finale, Payet sort blessé en finale. Icône Sport

Tandis qu’Arsenal et l’Atlético de Madrid en décousent dans l’autre demi-finale, le Vélodrome bat un nouveau record de fréquentation, avec plus 62 000 spectateurs, pour la venue de Salzbourg. Par bonheur, l’OM d’avril n’est pas celui de septembre. Payet rayonne, sert Thauvin (1-0, 13e), puis Njie (2-0, 63e) pour creuser un écart substantiel. Au match retour pourtant, les Autrichiens reviennent à hauteur. Haïdara (53e), puis Bouna Sarr, buteur contre son camp (65e), entraînent l’OM dans une prolongation. Là, un corner de Payet (7e passe décisive de la compétition, 22 sur l’ensemble de la saison) trouve le plat de pied de Rolando au 2e poteau (115e).

En finale hélas, les Olympiens feront illusion une petite demi-heure, avant de subir la loi de l’Atlético, supérieur, et large vainqueur 3-0 au Groupama stadium de Lyon, grâce à un doublé Griezmann (21e, 49e), Gabi (89e). Malgré trois finales, la C3 se refuse toujours à l’OM…

2021-2022 (demi-finale C4) : piégés par Feyenoord

L’OM de Jorge Sampaoli, reversé en Ligue Europa Conférence dont c’est la première édition en 2021, se promène jusqu’en demi-finale, signant six victoires en autant de matchs face à Qarabag, le FC Bâle et le PAOK Salonique. Mais dans le dernier carré, la route s’élève considérablement. La Roma (vainqueur final) se défait de Leicester (1-1, 1-0). Quant à l’OM, il s’incline dans le « portico » qui l’oppose au Feyenoord Rotterdam (2-3, 0-0).

Aux Pays-Bas, les Marseillais ont été menés 2-0 au bout de 20 minutes, avant d’égaliser avant la pause par Dieng (28e) et Gerson (40e), puis de se faire surprendre par le but de Dessers (3-2, 46e). Au Vélodrome, les Phocéens, trop imprécis techniquement, ne parviennent pas à prendre à défaut les Néerlandais. « Malheureusement, on a été défaillants au match aller, dira Mandanda. Ici, on n’a pas su marquer et emballer ce match… »

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