Il était le seul boxeur français à détenir un titre de champion du monde, celui des lourds-légers WBA. Il l’a abandonné dans cette nuit de samedi à dimanche, à Los Angeles, en s’inclinant face au Mexicain Gilberto Ramirez (32 ans, 45 victoires dont 30 avant la limite, 1 défaite). À 36 ans, après six ans de domination, Arsen Goulamirian n’a plus sa ceinture autour de la taille. Après 12 rounds, le Français a été déclaré perdant à l’unanimité des juges (118-110 pour les trois).
Seuls deux rounds sont donc tombés dans l’escarcelle de celui qui s’est entraîné à Big Bear, dans les montagnes californiennes, avec son entraîneur historique Abdel Sanchez (75 ans). Après un départ relativement lent, comme il en a l’habitude, Arsène Goulamirian n’est pas parvenu à accélérer le rythme, encaissant plusieurs puissants crochets. Au 6e round, l’un d’entre eux a même failli le faire tomber, mais le Français est resté debout, après avoir tangué.
Plus aucun Français champion du monde
Petit à petit, le résultat est devenu clair. Plus vif et entreprenant, malgré une solide dixième reprise de son adversaire, Gilberto Ramirez a parfaitement maîtrisé son combat pour s’emparer du titre mondial WBA. Avant l’annonce du verdict, le Mexicain célébrait déjà sa victoire. Celle-ci a donc été confirmée par les trois juges, qui ont fait de « Zurdo » le premier Mexicain a remporté un titre mondial dans la catégorie des lourds-légers.
Pour Arsen Goulamirian, c’est une occasion manquée. Le Français, qui était invaincu en 27 combats, espérait faire parler de lui en défendant une cinquième fois sa ceinture. « Mon pays ne me reconnaît pas à ma juste valeur », avait-il regretté dans nos colonnes avant son combat. Malheureusement, cette défaite ne devrait pas l’aider.
Il avait toutefois annoncé vouloir continuer à boxer pendant encore deux ou trois ans, avec l’idée notamment de monter en poids lourds pour « marquer son nom dans l’histoire comme d’autres boxeurs, à l’image d’Evander Holyfieldl’ont déjà fait. » La route sera sans doute plus longue, et semée d’embûches. La France, elle, perd son seul champion du monde de boxe.
« C’est un serpent »
« Il a gagné, il a été plus performant aujourd’hui, a réagi Arsen Goulamirian. Je manque de ring. J’ai pourtant fait de bonnes semaines de sparring (entraînement), mais on ne remplace pas le combat. J’attendais trop, mes mains ne partaient pas. J’ai eu trop de problèmes avant le combat. Je pense que c’est ça qui m’a perturbé sur le ring. Mais le roi n’est pas mort, je suis toujours là, je vais revenir fort, et pourquoi pas pour une revanche. »
« C’est un serpent. Je n’arrivais pas à le toucher. Un ami qui s’était entraîné avec lui m’avait dit : il ne frappe pas, il touche, mais ce n’est pas un frappeur. Il gêne. C’est le ring, il a été plus fort je le félicite tout simplement. Il passe de partout, tu ne sais pas où le toucher. C’est une défaite mais j’appelle plus ça une expérience, je vais revenir fort, au mois de juin déjà, normalement aux Etats-Unis. Je vais prendre 10 jours et repartir à l’entraînement, je ne vais pas arrêter. »