Plus de 15 ans d’exercice, des contrats à la pelle et un remerciement abrupt. Une aide-soignante a décidé d’attaquer aux prud’hommes son employeur qui a mis fin à leur collaboration en novembre dernier après lui avoir fait signer 530 CDD, d’après nos confrères de Ouest-France.
Interrogée par le quotidien local, la professionnelle de santé qui exerçait dans une clinique privée de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) a expliqué avoir candidaté pour un CDI au début de sa carrière, qu’elle n’a pas obtenu. Elle s’est donc accommodée des CDD qui lui étaient proposés. Si elle travaillait jusqu’alors à 80 %, elle explique avoir signé en mars 2023 un nouveau contrat de six mois avec un « planning de dingue, des semaines de 48 heures, quatre nuits de garde par semaine ».
Un choix lié à sa rémunération ?
Des frictions avec son supérieur hiérarchique sont alors apparues. Notamment lorsqu’elle a souhaité signaler un incident concernant la prise en charge d’une femme qui venait d’accoucher par césarienne. Elle est alors convoquée par la surveillante générale. « On me dit qu’à cause d’une réorganisation et d’un prétendu problème de comportement, on ne me rappellera pas. Et on me déconseille même de postuler ailleurs », témoigne l’aide soignante.
Selon elle, ce choix est lié à sa rémunération. « Je pense que je coûtais trop cher. Je suis aide soignante depuis 1985. Avec mon ancienneté, une garde de douze heures m’est payée 200 euros. J’en fais dix, je gagne 2 000 euros en CDD », explique-t-elle.
Son avocat, interrogé par Ouest-France, avance avoir comptabilité « au moins 530 contrats à durée déterminée ». Or « si le CDD n’est pas exceptionnel, c’est alors un contrat à durée indéterminée », argumente l’avocat. Il a donc attaqué la direction de la clinique pour demander une requalification du contrat en CDI et la nullité du licenciement.
« Dès qu’un poste se libère, on offre un CDI. La salariée pouvait bénéficier d’un poste permanent mais elle ne l’a pas souhaité », se justifie la direction. Ce à quoi la sexagénaire répond que ces postes étaient bien « ouverts à tous », mais pour un temps de travail à 60 %.