Alors que le soleil tente péniblement de percer les nuages gris de cette matinée d’hiver, tranchées, terrassements et tractopelles témoignent de l’avancement du chantier le long de la N126 entre Toulouse (Haute-Garonne) et Castres (Tarn). Pourtant, sur la Zad de la Crem’Arbre, à Saïx, dans le Tarn, des militants écologistes sont toujours mobilisés pour s’opposer au projet d’autoroute A69.
Après plusieurs jours de tension et le démantèlement de la zone à défendre, les forces de l’ordre et notamment la Cellule nationale d’appui à la mobilité (Cnamo), ont entrepris lundi 19 février de déloger les militants perchés dans des arbresles « écureuils ». Selon la préfecture, ils étaient encore 8 en ce mardi 20 février au matin, quand les tronçonneuses s’activent.
« S’il y a un accident, ce ne sera pas notre responsabilité »
Un train passant à proximité klaxonne en soutien aux militants présents, dont Thomas Braïl, qui répète à l’envi que « la coupe est illégale » dans son mégaphone avant la fin de l’intervention vers midi.« C’est une zone à enjeu environnemental fort, qui a été déclassée sans même la venue d’un écologue ou de la Dreal », assure-t-il.
Marqué physiquement par les mois de lutte et sa grève de la faim, ce médiatique militant reste déterminé. « On n’est pas abattu, les médias continuent de suivre la mobilisation. Mais j’ai peur que ça se termine mal. S’il y a un accident, ce ne sera pas notre responsabilité », indique-t-il.
Il a d’ailleurs déposé plainte contre X au tribunal judiciaire de Toulouse pour mise en danger de la vie d’autrui. La commission d’enquête à l’Assemblée nationale sur le montage juridique et financier de l’A69, présidée par le député du Tarn Jean Terlier, défenseur du projet, doit débuter le 27 février. En attendant, les travaux ont repris et des piquets sont placés sur le tracé de l’autoroute.