DIRECT. Agriculteurs en colère : les blocages touchent aussi la Belgique et la Grèce

Des centaines de tonnes de terre ont été déversées, sur la RN 165 près de Quimper pour « semer une prairie »  Les agriculteurs du Finistère entendent contre la réglementation des prairies permanentes. 

La nouvelle va réjouir les organisations agricoles qui sont vent debout contre les accords de libre-échange avec des continents moins exigeants sur le respect de normes sanitaires. Les conditions d’un accord entre les pays latino-américains du Mercosur et ceux de l’Union européenne « ne sont pas réunies », vient d’affirmer le porte-parole de la Commission européenne Eric Mamer. Cependant, « les discussions continuent et l’Union européenne continue à poursuivre son objectif d’atteindre un accord qui respecte les objectifs de l’UE en matière de durabilité et qui respecte nos sensibilités notamment dans le domaine agricole », a-t-il ajouté.

La France, qui a demandé à la Commission de mettre fin au projet de rapprochement avec le Mercosur, essaie d’organiser un groupe de pays opposés à la signature pour bloquer l’accord. 

Selon le quotidien belge De Tijd, les agriculteurs belges qui manifestent contre la hausse des coûts, les politiques environnementales de l’Union européenne et les importations de produits alimentaires bon marché, envisagent de bloquer d’ici à cet après-midi, et pour 36 heures, la route d’accès au port de Zeebruges.

Zeebruges est l’un des plus importants terminaux européens pour le gaz et les conteneurs.

Comme en France, des agriculteurs grecs en colère ont commencé à bloquer des axes routiers d’importance, prévoyant notamment une forte mobilisation en marge d’un salon de l’agriculture à Thessalonique du 1er au 4 février. Ils réclament la prise en compte de l’augmentation des coûts de production et des aides face aux difficultés.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a promis ce matin d’accélérer le versement des aides financières aux agriculteurs victimes des graves inondations l’an dernier.

La barrière de péage de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), sur l’A43, est bloquée. La Confédération paysanne assure qu’il s’agit de « l’accès autoroutier à la plus grande zone logistique de France ».

La barrière de péage voit passer 75 000 à 80 000 véhicules par jour.

Comme il l’avait annoncé dimanche dans l’émission BFM Politique, en partenariat avec Le Parisien, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau se rendra demain à Bruxelles, « pour une série d’entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes », précise à l’instant son cabinet. 

Plusieurs revendications portées par les agriculteurs en colère sont liées à la politique européenne. Marc Fesneau doit rencontrer entre autres les parlementaires européens du groupe centriste Renew Europe ainsi que le Commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski.

La mobilisation des agriculteurs en Belgique entraîne de fortes perturbations sur les routes wallonnes. Les tracteurs devraient atteindre le centre de Namur en fin de matinée. En Flandre, le mouvement prend de l’ampleur sur le périphérique d’Anvers. 

Le Premier ministre Alexander De Croo doit rencontrer en fin d’après midi les syndicats d’agriculteurs.  Selon la RTBF, la mobilisation des agriculteurs devrait continuer au moins jusqu’à jeudi, jour de Sommet européen extraordinaire sur le budget de l’UE. Des tracteurs sont attendus ce jour-là dans la capitale. 

Le préfecture de Bretagne et d’Ille-et-Vilaine annonce plusieurs blocages sur la RN24 à hauteur de Le Rheu, sur la RN 137 au niveau de Bain-de-Bretagne, sur la RN 157 vers Châteaubourg ou encore à l’échangeur sur la RN 176 et la RD137 au niveau Miniac-Morvan. 

150 tracteurs de la FNSEA et de la FDSEA «venus des quatre coins du Loiret» se sont retrouvés dans le centre-ville d’Orléans. «Ils mènent une action devant la cathédrale, pour, expliquent-ils, alerter la population et les pouvoirs publics sur la gestion de la ressource en eau. Parmi les revendications portées au gouvernement, ces syndicats demandent plus de possibilités de stockage de cette ressource», selon France Bleu. 

Le préfet d’Occitanie et de la Haute-Garonne annonce sur X (ex-Twitter) que les convois d’agriculteurs sont arrivés l’aéroport de Toulouse-Blagnac, entraînant des « perturbations » dans le secteur et sur le périphérique. Des bottes de paille ont été déversées puis enflammées sur le rond-point devant l’aéroport, provoquant d’importantes fumées noires. 

Devant la communauté française installée à Stockholm, au premier jour de sa visite d’Etat en Suède, le président de la République n’a pas évoqué la situation en France. Si Emmanuel Macron a parlé d’un « moment particulièrement sensible », c’est « pour notre Europe », qui connaît de nouveau la guerre sur son sol depuis deux ans, et non pour le Green Deal ou la Politique agricole commune, dont on discute beaucoup les bienfaits ces derniers jours en France.

Malgré la fermeture de l’autoroute A1, à hauteur de l’aire de Chennevières, en raison du blocage des agriculteurs, c’est le calme plat sur les routes autour de Roissy. Comme a pu le constater notre reporter Christophe Lefèvre sur place, la traversée des villes de Vémars, ou Fosses dans le Val-d’Oise, est étonnamment fluide. Les automobilistes ayant sans doute reporté leurs déplacements, comme le suggérait le ministre de l’Intérieur. 

La présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc’h a confirmé que le convoi entre Agen et Rungis avait reçu l’autorisation des autorités pour se rendre à Vierzon (Cher). « Un barbecue les attend là-bas. Ils devraient y être pour 13 heures », a-t-elle confié. La présidente du syndicat négocie « en direct » avec Gérald Darmanin et espère obtenir raison dans les prochaines heures. « Le gouvernement laisse la FNSEA bloquer Paris et nous on n’aurait pas le droit d’aller à Rungis ? » Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas des sauvages, mais qu’on nous laisse nous exprimer ».  

La Confédération paysanne et plusieurs organisations d’agriculteurs en Europe appellent, jeudi matin, à un rassemblement devant le parlement européen. 

Si l’autoroute A71 dans le secteur de Vierzon, en direction du sud, est rouverte à la circulation depuis ce matin, plusieurs axes restent paralysés sur le réseau des autoroutes de Vinci : – Coupure de l’A7 entre Chanas et Bollène en direction de Marseille. – Coupure de l’A7 entre Avignon et Chanas en direction de Lyon. – Coupure de l’A9 entre Gallargues et la bifurcation A9/A7 à Orange, direction Lyon. – Coupure de l’A9 entre Nîmes Est et Gallargues, direction l’Espagne. – Coupure de l’A10 entre Saint-Maixent et Poitiers dans les deux sens. – Coupure de l’A10 à Dourdan, dans les deux sens.  – Coupure de l’A11 entre Seiches-sur-le-Loir et Durtal dans les deux sens. – Coupure de l’A11 dans le secteur de Chartres en direction de Paris. – Coupure de l’A20 dans le secteur de Montauban dans les deux sens. – Coupure de l’A54 entre Arles et Nîmes dans les deux sens.  – Coupure de l’A62 entre Montauban et Valence d’Agen dans les deux sens. – Coupure de l’A64 dans les Hautes-Pyrénées dans les deux sens – Coupure des accès à l’agglomération du Mans via l’A11 depuis Paris, l’A28 depuis Tours et Alençon et l’A81 depuis Rennes.  

Sur l’A4 à Jossigny, Christophe Parent de la FDSEA a annoncé à notre journaliste Salomé Vincendon qu’une centaine de tracteurs de la Meuse, de la Moselle et de l’Aisne doivent rejoindre ce point de blocage dans la journée. Ailleurs, à Réau sur l’A5a, du renfort venu de l’Yonne, de l’Aube et du Loiret est attendu.  

A l’entrée d’un des péages qui donne accès au marché de Rungis, porte de Chevilly-Larue, les gendarmes montent toujours la garde, a constaté sur place notre journaliste Benjamin Dervaux. Les forces de l’ordre contrôlent les véhicules qui souhaitent y rentrer. Sur place, toujours deux imposants blindés et plusieurs fourgonnettes forment ce barrage filtrant qui n’occasionne pas de difficultés au niveau de la circulation. A certains chauffeurs, ils demandent d’ouvrir leur coffre pour un rapide contrôle avant de les laisser repartir.

Près de 200 agriculteurs avec une cinquantaine de tracteurs bloquent les accès de la plate-forme logistique de Leclerc en Loire-Atlantique. Ils affirment vouloir rester plusieurs jours sur place.

« Les troupes sont toujours aussi motivées dans l’Oise », indique Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA et agriculteur dans l’Oise. Le barrage sur l’A1 est maintenant solidement structuré sur l’A1 aux portes de Roissy et sur l’A16, nous allons avancer en direction de Paris pour aller à la Croix-Verte dans le Val-d’Oise, près de la Francilienne. Nous laissons un camp de base à Beauvais et à 10 heures, 250 tracteurs vont avancer sur l’A16. On sera juste à côté de Notre-Dame-des-Champs, tout un symbole pour nous. »

 Après s’être rapproché de Paris, les agriculteurs ont invité l’ensemble des élus de l’Oise à venir les soutenir sur les barrages sur l’A1 et l’A16, demain mercredi à partir de midi. « Nous leur demandons de nous aider à trouver une solution pour que nous puissions lever rapidement les barrages ». 

Le convoi Agen-Paris est une nouvelle fois temporairement bloqué par les forces de l’ordre, mais cette fois au niveau de Mouhet, dans l’Indre. Selon le Figaro, quatre escadrons de gendarmerie mobile, composés chacun d’environ 75 gendarmes, ont été déployés en Indre, pour bloquer le convoi Agen-Paris. 

Les tracteurs n’ont pas bougé, bloquant toujours la circulation sur l’autoroute en direction de Paris au niveau du centre commercial de Villabé (Essonne), a constaté notre reporter Nolwenn Cosson sur place. Les déviations sont également saturées.

Les agriculteurs ont allumé un feu sur la route pour se réchauffer et profitent des viennoiseries apportées par le maire de la commune.

« Ce mouvement a des racines profondes avec la volonté de produire pour nourrir les français», explique-t-il sur C News. « J’entends les demandes partout. Je rappelle la nécessité du calme. Notre détermination est totale. Il faut le faire dans l’ordre. Il faut le faire dans la rigueur et il faut le faire dans l’échange. C’est ce qu’on a fait hier à Matignon ».  Selon le président de la FNSEA, le blocage de Rungis n’est « pas une bonne idée ». « Notre objectif ce n’est pas d’affamer les Français, c’est de les nourrir », a-t-il lancé. 

Le président des LR a répété sur France 2 sa volonté qu’aucun agriculteur ne gagne «moins de 1 500 euros» par mois, «parce qu’ils travaillent le plus et qu’ils gagnent le moins dans le pays». Le député des Alpes-Maritimes souhaite «accélérer le versement de la PAC», «supprimer les droits de succession» mais aussi «faire des économies», en réformant «l’aide médicale d’Etat» (AME) ainsi que «la politique sur l’asile et l’immigration».

Arnaud Quémard, le directeur général de la Sanef,  gestionnaire d’autoroutes principalement en Normandie, Hauts de France et Grand Est, a dénoncé sur RMC les déchets laissés par les agriculteurs après les blocages. S’il estime un manque à gagner, «entre -30 et -40%», «proportionnel au trafic en moins» pour la société, il dénonce aussi les coûts supplémentaires. «Contrairement à ce qu’avaient annoncé les agriculteurs qui avaient promis de tout nettoyer», «on retrouve d’énormes quantités de débris sur nos autoroutes». À tel point que les équipes de la Sanef ont par exemple dû déblayer jusqu’à «76 semi-remorques de déchets», samedi dernier en Moselle. «Ce sont 150 000 euros de décharges qu’on doit financer pour rendre l’autoroute à la circulation», a-t-il expliqué. 

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, ce matin sur RTL a dit comprendre «la colère» des agriculteurs. Selon elle, les «négociations avec les industriels et la grande distribution captent toute la valeur créée». Elle estime que c’est au «gouvernement de revoir un certain nombre de mécanismes légaux» pour «mettre fin à la spéculation sur l’alimentation». Elle a aussi souhaité que «le gouvernement annonce que les négociations sont finies» dans le cadre du Mercosur.

La FDSEA 31 et les JA ont annoncé converger vers l’aéroport où arrivent quotidiennement des denrées venues de l’étranger. Des convois de voitures partiront de divers points du département pour rejoindre Blagnac. Les agriculteurs d’Aussonne se joindront à eux en tracteurs. Le rassemblement est prévu à 8 heures 30 pour une arrivée groupée à 9 heures à l’aéroport.

Selon le site Sytadin, le cumul des bouchons en Ile-de-France est relativement faible avec une centaine de kilomètres de bouchons. 

Pour rappel un point sur les fermetures des autoroutes en Ile-de-France :
– A1 vers Paris : fermée entre Senlis (60) et Roissy-en-France.
– A1 vers la province: fermée à la hauteur de la commune de Épiais-lès-Louvres (95).
– A4 vers Paris : fermée entre Serris et Ferrières-en-Brie.
– A4 vers la province : fermée entre Ferrières-en-Brie et Serris.
– A6 vers Paris : fermée à Villabé;
– A13 dans les deux sens : fermée à hauteur de Mantes-la-Jolie ( échangeur n°12, après le péage de Buchelay). 
– A10 dans les deux sens : fermée à hauteur de Dourdan (échangeur n°10 juste après le péage de St-Arnoult). 
– A15 vers Paris : fermée à hauteur d’Argenteuil (sortie n°2 « Argenteuil-centre” obligatoire). 
– A5a vers Paris : fermée à Réau. 
– A5a vers la province : fermée à Moissy-Cramayel. 
– A16 vers la province : fermée à hauteur de l’Isle-Adam. 
– N184, bretelle d’accès à l’A16 fermée à hauteur de Nerville-le-Forêt. 

Après avoir démonté les barrières de l’autoroute A20 sur laquelle ils circulaient avant d’être bloqués par la gendarmerie, les agriculteurs ont finalement pu repartir en empruntant la nationale 20 en parallèle de l’autoroute. 

« Ils nous ont tendu un piège sur l’autoroute, ce sera le premier et le dernier, ça c’est clair. On est passés à côté, maintenant on ne va plus s’arrêter jusqu’à Paris. Et attention, on leur dit bien que c’est le premier et dernier piège qu’ils nous tendent. On nous prend pour des voyous, mais on n’est pas des voyous, à force de nous prendre pour des cons ça va mal se passer », a lancé un agriculteur sur BFMTV.

Peu de temps après leur départ de Limoges, le convoi des agriculteurs en route vers Rungis a été bloqué par la gendarmerie sur l’A20 à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville, à hauteur de Bessines-sur-Gartemps. « On s’est fait piéger, c’est une honte absolue », a lancé  sur BFMTV Karine Duc, de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.  Selon France Bleu Périgord, certains tracteurs commencent à foncer sur les glissières d’autoroute pour se frayer un passage. 

Sur l’A11, une manifestation en cours à Connerré dans la Sarthe. Du coup, la circulation est impossible en direction du Mans️. L’autoroute est aussi coupée au niveau de Chartres. 

Un arrêté des préfets d’Ile-de-France autorise le survol par deux hélicoptères de la région Ile-de-France pour surveiller le trafic depuis aujourd’hui jusqu’au jeudi 1er février à minuit. 

Environ 400 agriculteurs se relaieront jusqu’à ce jeudi pour bloquer l’autoroute A4 vers Jossigny. L’animatrice Karine Le Marchand les a rencontrés hier pour leur apporter son soutien à leur mouvement de contestation. Elle a distribué 300 croissants. Notre reportage.

Les blocages d’autoroutes et les convois de tracteurs ont pour l’instant peu de répercussions sur l’approvisionnement des supermarchés. Mais de premiers retards de livraison commencent à peser sur les professionnels de l’alimentation. 

Parti lundi matin d’Agen (Lot-et-Garonne) à une trentaine de tracteurs, le cortège en direction de Rungis n’a cessé de s’allonger le long de la route tout au long de la journée. Sur leur parcours, les agriculteurs ont successivement été rejoints par des collègues du département à Cancon, puis à Bergerac et Périgueux en Dordogne.

« Les convois arrivent de tous les côtés, c’est un truc de fou ! », s’est exclamé le coprésident de la Coordination rurale José Perez en ajoutant : « C’est vraiment très fort ce que l’on est en train de vivre. Les gens sont avec nous, on a pu constater tout au long du trajet que les Français aiment leurs agriculteurs ». Dès dimanche soir, des forces de l’ordre et des blindés de la gendarmerie ont été déployés aux abords du MIN.

Le convoi d’agriculteurs parti d’Agen, qui avait fait halte pour la nuit près de Limoges, a repris la route ce matin en direction du marché d’intérêt national (MIN) de Rungis, qu’ils comptent investir dans l’après-midi, à l’appel de la Coordination rurale (CR). Peu après 5h15, plus de 200 tracteurs sont partis sur l’A20 en direction de Paris. Ils prévoient de passer par Orléans avant d’arriver à Rungis « après 16 heures », selon le syndicat.

Les autoroutes A1, A4, A5a, A6, A10, A13, A15 et A16 sont concernées par les blocages des agriculteurs. Certains de ces axes sont condamnés dans un seul sens de circulation, d’autres dans les deux. Le résumé de la situation.

Bienvenue sur ce direct consacré à l’actualité liée à la colère et aux actions des agriculteurs.