DIRECT. Agriculteurs en colère : deux syndicats agricoles d’Île-de-France appellent au « blocus de Paris » vendredi

Des agriculteurs du Lot-et-Garonne s’en prennent aux radars automatiques, rapporte Sud Ouest. Les appareils ont été mis hors d’usage sur plusieurs routes du département. Au sud d’Agen, le toit de l’entrée d’un supermarché de Castelculier s’est effondré sous le poids du lisier déversé par un syndicat.

François Ruffin de LFI a annoncé qu’avec son collègue du Modem Pascal Lecamp il allait envoyer une lettre à Emmanuel Macron pour lui enjoindre de « dire clairement stop à l’accord sur le Mercosur ». Les signataires de cette proposition transpartisane « viennent de tous les bords sauf du Rassemblement national », a-t-il précisé.

En décembre, le Mercosur et l’Union européenne ont dit vouloir conclure « rapidement » un accord commercial entre les deux blocs. Un traité a déjà été signé en 2019 mais il n’a toujours pas été finalisé. 

L’accident est survenu « à 02h10 sur l’A20 avant la sortie n°60 de Montauban dans le sens Paris/Toulouse » lorsqu’un véhicule transportant « trois personnes a percuté, par brume épaisse et chaussée humide, un barrage composé de ballots de pailles érigé par des agriculteurs », a précisé dans un communiqué le procureur Bruno Sauvage. Il était signalé qu’il fallait quitter l’autoroute à la sortie précédente, mais « le conducteur a poursuivi sa route ». 

« Seuls les deux passagers, un homme de 20 ans et une femme de 26 ans, ont été légèrement blessés et transportés à l’hôpital de Montauban pour divers contrôles ». Le conducteur, âgé de 22 ans et titulaire du permis de conduire, a été soumis aux tests d’alcoolémie, qui se sont révélés négatifs. Il est entendu « afin de déterminer les circonstances exactes de cet accident », a encore précisé le parquet  qui a ouvert une enquête pour blessures involontaires par conducteur avec incapacité totale de travail (ITT) inférieure à trois mois. 

Gérald Darmanin sera au journal de 20 heures de TF1. Il devrait évidemment revenir sur la colère des agriculteurs mais aussi sur la décision du Conseil constitutionnel sur la loi immigration. 

A Castelculier, c’est la façade du Leclerc qui a été copieusement arrosée de lisier. A Brax, à l’ouest de la ville, le rond-point menant à la centrale d’achat de Système U est en feu, l’accès à la plateforme est bloqué par des dizaines de tracteurs. En outre, des radars sur différents axes qui ont été peints.  Un appel a été lancé pour mener des actions contre les agences du Crédit agricole, la mutualité sociale agricole (MSA) ou la direction départementale du travail.

Les agriculteurs ont déversé près de 6 000 litres de purin et de la laine de mouton devant le préfecture du Var à Toulon. 

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lance un « dialogue stratégique » avec le secteur agricole pour tenter de surmonter la « polarisation », notamment sur les législations environnementales.

Des conclusions sont attendues d’ici la fin de l’été, afin de préparer le terrain pour la prochaine Commission et l’élaboration de la prochaine Politique agricole commune (PAC) commençant en 2028.

« Il existe une polarisation croissante sur les sujets liés à l’agriculture. Je suis profondément convaincue que nous ne pouvons la surmonter que par le dialogue », a souligné Ursula von der Leyen avant la rencontre. 

Le leader LFI accuse «  les politiques européennes néo libérales » de « liquider le monde paysan actuel », dans une note publiée sur son blog. Jean-Luc Mélenchon estime que l’UE « aggrave volontairement la situation ». Il rappelle sa position contre l’entrée de l’Ukraine, où les salaires et coûts de production sont moins élevés qu’en France.

Des ONG écologistes ont reconnu le « désarroi légitime » des agriculteurs mobilisés « face à l’absence d’accompagnement de l’Etat et à un système économique qui les broie », a déclaré le Réseau Action Climat dans un communiqué cité par l’AFP.

Mais « face aux discours réducteurs de certains acteurs ciblant les mesures environnementales, le Réseau Action Climat rappelle que la transition agroécologique et juste est la seule voie permettant la pérennité de notre agriculture ».

Le syndicat appelle ses militants « à aller rencontrer les travailleuses, travailleurs agricoles, les agricultrices et agriculteurs ».

La CGT entend « élargir la mobilisation » et « créer des convergences sur les moyens de bien vivre de son travail, de bien manger, tout en protégeant notre santé et celle de la planète ».

Le cortège des agriculteurs bretons est arrivé devant la préfecture de Rennes peu avant midi, témoignent plusieurs médias locaux.

Après avoir déversé des déchets devant la préfecture d’Agen, les agriculteurs du Lot-et-Garonne bloquent l’accès à la centrale d’achats de Système U, située dans l’agglomération agenaise. Un amoncellement de pneus a été incendié devant l’entrée, indique Elodie Viguier, journaliste de Sud-Ouest. 

Au nord du département, à Marmande, la façade d’une grande surface a été recouverte de lisier. 

Peu d’axes majeurs du pays sont épargnés par les blocages ce jeudi à midi. 

Dans la Drôme, les agriculteurs ont arrêté les « camions étrangers » à un blocage sur l’A7 et ont vidé leurs contenus sur la route. 

Jean-Paul Mattei a jugé « assez raisonnables » les demandes formulées la veille par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Ce député de la majorité, appartenant au même parti que le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, a déclaré sur Radio J que ces demandes « franchement, ne sont pas des choses à la marge, ce sont des propositions de bon sens ».

Une marche blanche sera organisée en mémoire d’Alexandra et Camille Sonac mortellement fauchées mardi sur un barrage à Pamiers, en Ariège. Le rassemblement partira samedi 27 janvier à 13h30 du lycée agricole de la commune. Une banderole sera dressée pour leur rendre hommage, ont indiqué la Chambre d’agriculture et les syndicats de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs, à l’initiative de la marche.

Des agriculteurs qui s’étaient rassemblés au sud de Caen viennent de partir en direction du du périphérique de la ville pour mener une opération escargot. 

Environ 80 véhicules des agriculteurs ont pénétré dans la ville de Béziers. Du lisier a été déversé devant l’enseigne de négoce Castel vin. Ensuite les agriculteurs ont déversé du marc de raison devant un magasin Lidl avant de partir devant un magasin Intermarché. La préfecture a activé une cellule de crise.

Le JT de 20 heures sur France 2 présenté par Anne-Sophie Lapix, ce soir,  proposera une édition spéciale rallongée autour du monde agricole. Par conséquent, le feuilleton « Un si grand soleil » est supprimé et décalé au vendredi 26 janvier. 

L’A64 va être totalement bloquée au niveau de l’échangeur 6 à Peyrehorade pour une durée de 24 heures selon les organisations agricoles sur place. 

Alors que la grogne des agriculteurs est en train de se répandre en Europe, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a lancé un « dialogue stratégique » avec le secteur agricole, y voyant un moyen de « surmonter la polarisation », notamment sur les législations environnementales, sur fond de manifestations à travers l’Europe.

« Je suis profondément convaincue que nous ne pouvons surmonter cette polarisation que par le dialogue. Nous partageons le même sentiment d’urgence qu’il faut trouver une nouvelle voie à suivre », a-t-elle déclaré avant une rencontre organisée à Bruxelles avec des représentants des organisations agricoles et agro-alimentaires. 

Plusieurs cortèges sont partis en direction de la préfecture de Nantes. Près de 300 tracteurs sont attendus. 

Un arrêté préfectoral publié,  mercredi, par la Préfecture d’Ille-et-Vilaine autorise l’utilisation de deux drones par la Police nationale en marge de la manifestation des agriculteurs. Ils vont survoler le centre-ville de Rennes à partir de 10 heures. .

Les marins pêcheurs craquent des fumigènes avant de partir défiler vers le centre ville. 

Des centaines de tracteurs empêchent presque tous les accès à la ville de Nîmes. La situation s’est tendu quand le chauffeur d’un camion polonais n’a pas souhaité pas ouvrir sa remorque.

Après quelques minutes de discussion, les agriculteurs ont vidé  la remorque de ses clémentines espagnoles.

Dans une note confidentielle de quatre pages sur la mobilisation des agriculteurs consultée par RTL, la Direction nationale du renseignement territorial (DNRT) estime que « l’attente est forte » chez les agriculteurs sur les réponses gouvernementales à venir, mais que « plus les jours passent, plus les risques de dérapages s’accentuent ». 

La DNRT relève  que les « syndicats risquent d’être débordés si l’attente est trop longue ».

En outre, les services estiment que « des mesures immédiates pourraient calmer les esprits les moins échauffés, en particulier l’abandon de la hausse du gazole non routier ». Ils citent aussi une « indemnisation totale des frais liés à la maladie hémorragique épizootique », « une simplification pour toucher les indemnisations liées aux phénomènes climatiques » et « une sanctuarisation des prix avec un Egalim (Etats généraux de l’alimentation, ndlr) coercitif ».

Ils notent enfin que « dans de nombreuses actions, la part des non syndiqués est importante », en ajoutant que ces derniers « ne sont pas tenus de répondre favorablement aux consignes » syndicales.

Le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau et celui des Jeunes Agriculteurs devraient rejoindre le barrage de Nitry dans l’Yonne à la mi-journée, selon France Bleu. 

Comme annoncé, un barrage sera instauré à partir de 10 heures, ce jeudi, par les agriculteurs en colère de l’Essonne, sur la N20, à hauteur de Morigny-Champigny, non loin d’Etampes. « Ce sera un barrage filtrant, pas total. On n’est pas là pour embêter les gens », assure Benoît Mazure, exploitant à la manœuvre de l’opération, qui doit durer une bonne partie de la journée. Des ralentissements sont attendus autour d’Etampes. La préfecture a prévu des déviations pour désengorger le secteur, notamment via les départementales voisines et l’A6.

La métropole de Lyon est complètement ceinturée par des barrages d’agriculteurs. Au sud de Lyon, l’autoroute 7 (A7) est bloquée à hauteur de Ternay qui permet en principe de relier la Drôme et la Loire en direction de Saint-Etienne.

D’autres barrages sont dressés plus au sud au niveau du péage de Bollène (Drôme). A l’Ouest, la circulation est coupée sur la voie rapide M6 au niveau de Dardilly, point principal d’entrée de Lyon. Enfin, des barrages sont annoncés dans la matinée à l’Est, sur l’autoroute 43 et au Nord sur l’A42. La préfecture a demandé aux usagers de limiter leurs déplacements. 

Bruno Retailleau met en cause les « injonctions contradictoires » auxquelles les agriculteurs sont soumis. Il prend l’exemple du « lait bio payé au même prix » que le lait qui ne l’est pas ou encore le fait que « nous, les consommateurs, voulons payer le moins cher possible la nourriture tout en ayant de la qualité »

La délégation française LR au Parlement européen « a toujours défendu notre agriculture, contre les jachères par exemple, et contrairement aux élus macronistes », déclare Bruno Retailleau sur France inter.

Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, dit « soutenir » les agriculteurs. « Je connais leur souffrance. » Pour lui, le problème est qu’on « importe une agriculture interdite en France ».

La présidente de la région Occitanie demande au gouvernement de « répondre rapidement » au « malaise dans l’agriculture ». « Il n’y a pas de véritable considération de la part des gouvernants de ce pays », estime-t-elle sur TF1. Carole Delga appelle par ailleurs à mieux accompagner les agriculteurs dans la transformation de leur modèle de production, tout en dénonçant la « complexité des aides de la PAC » et ses contradictions. « Le Parlement (européen) fait trop de lois et il faudrait qu’elles soient bien appliquées » selon elle. 

L’élue appelle également les Français « à manger local » pour soutenir les agriculteurs. 

Mathilde Panot évoque le « totem d’immunité » dont bénéficierait certains agriculteurs auteurs d’importantes dégradations, comme devant la préfecture d’Agen. « Le gouvernement a peur, c’est le moment d’aller arracher des mesures. Il n’entend que le rapport de force », déplore-t-elle.

L’élue Insoumise exprime sa « solidarité » à Catherine Couturier, députée LFI de la Creuse dont la permanence en Creuse a été dégradée lors d’une manifestation. « Il ne faut pas se tromper de cible », réclame-t-elle.

Sur LCI, la cheffe des députés LFI, Mathilde Panot déplore que « 20 % des agriculteurs » sont en situation de pauvreté. Pour l’élue du Val-de-Marne, la première mesure « d’urgence absolue » doit concerner les prix planchers. « On ne doit pas pouvoir acheter les produits des agriculteurs moins que ce que cela leur coûte », insiste-t-elle. La députée réclame également un meilleur encadrement des marges des industriels et une renégociation des accords de libre-échange en Europe, sources selon elle de « compétition inégale » entre les paysans européens.

Les agriculteurs maintiennent leur action en Dordogne. Ils sont toujours mobilisés autour de la Rampinsolle près de Périgueux et sur le rond-point Roumanière à Bergerac. L’autoroute A 89 est toujours fermée. 

A Brest, des salariés du bâtiment ont rejoint le mouvement des agriculteurs pour manifester sur le pont de l’Iroise pour dénoncer l’augmentation des charges. 

Dans l’Oise, on constate toujours ce jeudi matin des difficultés de circulation aux abords de l’A16. Des déviations mises en place. Selon la préfecture, de nouvelles perturbations de circulation sont attendues dans la journée. L’autoroute A16 reste fermée entre les échangeurs n°13 (péage de Méru) et n°16 (Hardivillers). Les autorités conseillent aux automobilistes « d’éviter largement » ces secteurs et de circuler sur les déviations mises en place, au niveau de l’échangeur n°13 (péage de Méru, à Amblainville) ainsi qu’au niveau de l’échangeur n°16 (Hardivillers).

Contacté par Le Parisien, Régis Desrumaux, président de la FDSEA de l’Oise, précise que les agriculteurs pourraient rejoindre la capitale ce vendredi ou « samedi dans la matinée ». Ce jeudi, le cortège de tracteurs devrait se déplacer encore un peu plus vers le sud, à partir de 15 heures.

Mercredi, des représentants des agriculteurs du département ont été reçus par la préfète de l’Oise. « Une discussion à bâton rompu », selon Régis Desrumaux. « Mais quand on parle de sujet au niveau de l’Europe, on a pas de réponses », déplore-t-il. 

Les manifestants qui se rassemblent sur différents axes de la région sont attendus vers 10h30 devant la préfecture. Plus de 150 tracteurs devraient être présents pour défiler dans les rues de la ville à partir de 9h30. 

Cette nuit, à Guéret, les agriculteurs ont projeté du lisier sur la préfecture de la Creuse. 

Entre Grans et Salon, l’autoroute A54 va être fermée dans les deux sens à partir de 8h30. En outre, l’autoroute A51 est entièrement fermée sur les deux sens de circulation entre le péage de Meyrargues et l’échangeur n°18 de Manosque (Alpes-de-Hautes-Provence). 

Une trentaine de tracteurs roulent au ralenti dans les deux sens de circulation, selon France Bleu Gironde.  

« S’ils viennent jusqu’en Île-de-France, il faut discuter avec eux comme avec n’importe qui, sans faire de différence », a estimé ce jeudi matin la maire de Paris, Anne Hidalgo, interrogée au micro de France 2 sur la colère des agriculteurs. « Il faut dialoguer avec eux parce qu’ils vivent une crise climatique et ne sont pas aidés. Ils sont les premières victimes de ces lobbys industriels qui les rendent dépendants à des produits comme le glyphosate », a-t-elle aussi estimé. Selon l’édile, ces agriculteurs désabusés « sont aussi les victimes d’une dérégulation et de la bureaucratie, parce que les aides ne leur arrivent pas ». 

Selon Valérie Pécresse, la présidente de la Région Île-de-France sur RTL, il faut arrêter l’overdose des textes pour les agriculteurs mais aussi pour les autres français. En outre, selon elle, il faut que les agriculteurs puissent vivre du fruit de leur travail. Et que les importations des produits qui n’ont pas les mêmes normes de production doivent être stoppées. 

Comme le note le site Actu76, les agriculteurs en colère ont, ce jeudi matin encore, bloqué l’A28 en direction de Rouen. Dans le Nord, l’A25, ainsi que l’A2 et l’A1 subissent également des blocages et actions, comme l’indique la Voix Nord. Une opération est aussi en cours sur la N12.