Plusieurs personnes ont été blessées mercredi dans la capitale de la République démocratique du Congo lorsque la police anti-émeute a dispersé par la force une manifestation interdite par l'opposition, qui appelle à une nouvelle tenue des élections nationales chaotiques de la semaine dernière.
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Le vote contesté menace de déstabiliser davantage pauvreté– le Congo frappé, qui est déjà aux prises avec une crise de sécurité dans l'est qui a entravé le développement du premier producteur mondial de cobalt et d'autres minéraux et métaux industriels.
La police a encerclé le siège de Martin Fayulul'un des cinq présidents Félix TshisekediLes opposants du parti avaient appelé leurs partisans à défiler mercredi à Kinshasa contre le scrutin présidentiel et législatif, qu'ils qualifient de frauduleux et qui devrait être annulé. L'administration de Tshisekedi a rejeté ces allégations.
Tshisekedi “n'a pas gagné les élections, sa victoire est frauduleuse”, a déclaré un manifestant, se présentant sous le nom de Jean-Pierre.
L’opposition a promis de continuer même après que le gouvernement ait interdit la manifestation mardi, affirmant qu’elle visait à saper le travail de la commission électorale nationale (CENI) alors qu’elle compile les résultats qui donnent pour l’instant une solide avance à Tshisekedi.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et lancé des pierres sur les personnes à l'extérieur et à l'intérieur du siège, qui jetaient également des pierres, a déclaré un témoin de Reuters.
Fayulu a accusé les forces de sécurité de faire preuve de brutalité et a déclaré que 11 personnes avaient été blessées.
“Vous voyez comment la police nous a attaqués. Notre programme était simple : nous rassembler petit à petit et nous diriger vers le siège de la CENI”, a-t-il déclaré aux journalistes.
Un journaliste de Reuters a vu des membres de l'équipe de Fayulu transporter des blessés hors des lieux et les emmener à l'hôpital.
Le chef de la police de Kinshasa, Blaise Kilimba Limba, a déclaré que deux policiers avaient été blessés par des pierres ainsi qu'un certain nombre de civils.
Les tentatives de rassemblement ailleurs dans la ville ont été rapidement contrecarrées en raison de la forte présence sécuritaire. Certains manifestants ont tenté de bloquer les routes en brûlant des pneus avant que la police n'intervienne.
Problèmes de crédibilité
Signe de tension ailleurs, les partisans d'un candidat local, qui semblait en perte de vitesse, ont brièvement bloqué les routes et perturbé la circulation en brûlant des pneus dans la ville de Butembo, dans l'est du pays, avant de se disperser.
Les troubles font suite au vote du 20 décembre, qui a été marqué par des retards dans la livraison des kits électoraux, des équipements défectueux et des listes de vote désorganisées. La violence a également perturbé le scrutin à certains endroits.
Les organisateurs de la manifestation ont vivement critiqué la décision de la CENI de prolonger le vote dans les bureaux de vote qui n'ont pas ouvert le jour du scrutin, la qualifiant d'inconstitutionnelle et de motif pour un nouveau scrutin complet.
Certains observateurs indépendants ont également déclaré que cette prolongation portait atteinte à la crédibilité du scrutin.
La CENI a reconnu qu'il y avait eu des retards, mais a nié que la légitimité de l'élection ait été compromise par la prolongation du vote.
Son dernier décompte mardi place Tshisekedi bien devant son
18 challengers, avec près de 79% des quelque 6,1 millions de votes comptés jusqu'à présent.
Environ 44 millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales, même si le nombre de suffrages exprimés reste inconnu.
(Reuters)