Les rebelles séparatistes ont tué lundi une vingtaine de personnes, dont des femmes et des enfants, lors d’une attaque contre un village dans l’une des régions anglophones agitées du Cameroun, ont indiqué les services de sécurité et les responsables locaux.
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La nuit attaque s’est produit dans le village d’Egbekaw, à l’ouest Camerounthéâtre d’affrontements meurtriers entre rebelles et forces gouvernementales depuis sept ans.
“L’attaque a fait une vingtaine de morts, hommes, femmes et enfants, et 10 personnes grièvement blessées sont hospitalisées”, a déclaré un haut responsable administratif régional sous couvert d’anonymat.
Un responsable des forces de sécurité et un responsable d’un organisme gouvernemental ont également confirmé l’attaque et le bilan provisoire.
Le Cameroun est majoritairement anglophone Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont en proie à un conflit depuis que les séparatistes ont déclaré leur indépendance en 2017.
Cela faisait suite à des décennies de griefs concernant la discrimination perçue par la majorité francophone.
Président Paul BIYA90 ans, qui dirige ce pays d’Afrique centrale d’une main de fer depuis 41 ans jour pour jour, a résisté aux appels à une plus grande autonomie et a répondu par une répression.
Le conflit a fait plus de 6 000 morts et contraint plus d’un million de personnes à fuir leur foyer, selon l’International Crisis Group.
Les séparatistes et les forces gouvernementales ont été accusés d’atrocités lors des combats.
Les rebelles “ont attaqué les populations civiles d’Egbekaw et le bilan provisoire est de 23 morts et une quinzaine de maisons incendiées”, a déclaré par téléphone à l’AFP un officier de la gendarmerie locale, s’exprimant également sous couvert d’anonymat.
Un responsable de la commission des droits de l’homme du pays a confirmé l’attaque et fait état de 15 morts. “Mais ce chiffre peut évoluer”, a précisé cette source à l’AFP.
Aucune responsabilité n’a été revendiquée pour l’attaque d’Egbekaw.
“Cela s’est produit à 4 heures du matin. Des jeunes armés sont arrivés et ont tiré sur des habitants endormis dans leurs maisons et ont incendié tout un pâté de maisons”, a déclaré par téléphone à l’AFP un habitant sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité.
“Vingt-trois personnes ont déjà été dégagées des décombres, dont certaines ne sont même pas reconnaissables à cause de l’incendie.”
Il a déclaré qu’il y avait des raisons de croire que cela était lié au 6 novembre, anniversaire de l’accession au pouvoir de Biya en tant que président en 1982.
Une réunion du Mouvement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir est prévue dans la région, a-t-il ajouté.
Les groupes armés sont régulièrement accusés d’avoir enlevé, tué ou blessé des civils qu’ils accusent de « collaborer » avec les autorités camerounaises.
Les forces de sécurité sont également souvent accusées par les ONG internationales et les Nations Unies de meurtres et de tortures contre des civils soupçonnés de sympathiser avec les rebelles.
Le mois dernier, les rebelles ont « sommairement exécuté » en public deux villageois de la région du Nord-Ouest qu’ils accusaient de collaborer avec l’armée.
En juillet, Amnesty International a signalé que les forces de sécurité, les rebelles séparatistes et les milices ethniques avaient commis des « atrocités » dans la région du Nord-Ouest, notamment des exécutions, des actes de torture et des viols.
(AFP)