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Croix gammée, homme en fuite… Ce que l’on sait de l’agression d’une femme juive à Lyon

by Jamesbcn
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Une trentenaire a dénoncé une agression au couteau intervenue chez elle samedi après-midi à Lyon. Le parquet a ouvert une enquête pour tentative de meurtre « aggravée par la circonstance que le passage à l’acte pourrait être motivé par un mobile antisémite ».

Que s’est-il passé ?

Samedi en début d’après-midi, une trentenaire, de confession juive, a été poignardée à son domicile, au septième étage d’un immeuble dans le quartier de Montluc à Lyon (IIIe arrondissement).

Selon le récit qu’elle a livré aux enquêteurs, il était environ 13 heures lorsqu’on sonne à sa porte. En ouvrant, elle découvre un homme vêtu de couleur sombre, le visage partiellement masqué, qui lui aurait simplement dit « bonjour » avant de lui donner deux coups de couteau à l’abdomen. L’agresseur aurait ensuite pris la fuite.

Seule chez elle, la victime a raconté avoir appelé sa cousine à l’aide par téléphone. Arrivée sur place, cette dernière a prévenu les secours. C’est aussi elle qui a découvert une petite croix gammée tracée sur la porte. Selon une source policière, les faits se sont déroulés vers 13h15, mais il n’est « pas possible » de dater à ce stade le symbole tagué.

Quel est son état de santé ?

La jeune femme a été transportée vers un hôpital lyonnais. Selon nos informations, ses blessures restent superficielles et son pronostic vital n’est pas engagé. Elle a pu être rapidement entendue par les enquêteurs alors qu’elle était hospitalisée.

Que dit l’enquête ?

Le parquet a ouvert une enquête pour tentative de meurtre « aggravée par la circonstance que le passage à l’acte pourrait être motivé par un mobile antisémite ».

La croix gammée retrouvée sur la porte de la trentenaire après cette attaque au couteau, même si elle est non datée à ce stade, accrédite cette thèse selon le parquet. Par ailleurs, la jeune femme avait placé une mézouzah sur sa porte, un objet de culte juif que l’on retrouve souvent à l’entrée d’un logement. Enfin, l’avocat de la victime, Me Stéphane Drai, a assuré sur BFMTV que « la famille était connue en tant que famille de confession israélite ».

Mais les enquêteurs se montrent très prudents. L’environnement personnel de la victime, notamment, est étudié par la police. Selon une source proche de l’enquête citée par Le Monde, « il est trop tôt pour attribuer cette agression à un acte antisémite, d’autres pistes sont étudiées ». Elle réclame « la plus grande prudence » dans le contexte d’une montée des tensions en France en raison de la guerre entre Israël et le Hamas.

L’arme utilisée a été retrouvée sur place, selon nos informations. Ce couteau est en cours d’analyse. En revanche, les enquêteurs ne pourront pas compter sur des images de vidéosurveillance, le quartier étant dépourvu de caméras, selon Lyon Mag. Aucune interpellation n’a eu lieu. La sûreté départementale du Rhône et la DZPJ (Direction zonale de police judiciaire) de Lyon ont été cosaisies.

Quelles sont les réactions ?

En début de soirée, le maire de Lyon, Grégory Doucet, a écrit sur le réseau social X (anciennement Twitter) qu’« un tel déferlement de violence est inqualifiable ». « Tout mon soutien à la victime, à ses proches », a-t-il ajouté.

« Cette agression abominable suscite de très vives inquiétudes au sein de la communauté juive », a réagi le Conseil représentatif des institutions juives de France Auvergne-Rhône-Alpes (CRIF ARA), qui condamne « fermement l’agression ».

« Toutefois, en l’état des investigations en cours, le président du CRIF ARA, Richard Zelmati, en appelle tant à la raison qu’à la prudence », ajoutant : « Il reviendra à la justice de qualifier les infractions et leur caractère antisémite. »

Les élus LFI, à l’unisson de la classe politique française, ont aussi vivement dénoncé l’agression samedi soir ; plusieurs d’entre eux y ont vu l’œuvre de l’extrême droite. Ce dimanche sur franceinfo, le député RN Laurent Jacobelli a quant à lui reporté la faute sur la gauche, en particulier LFI qui entretiendrait selon lui un « climat d’antisémitisme débridé ».

D’ordinaire prompt à réagir, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’a pas commenté publiquement cet événement. Il intervient dans un contexte d’explosion des actes antisémitesdepuis jees attaques terroristes du Hamas le 7 octobre dernier en Israël.

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