« C’était à l’intercours. J’ai vu que les élèves étaient en train d’être confinés et j’ai vu l’agresseur s’en prendre à une personne de la cantine », décrit, encore sous le choc, Martin Dousseau, professeur de philosophie et témoin de l’attaque survenue au lycée Gambetta d’Arras ce vendredi 13 octobre. Une attaque au cours de laquelle l’un de ses confrères, Dominique Bernard, prof de lettres, a été tué. Un autre professeur de sports et un agent technique de l’établissement ont été grièvement blessés. « L’agresseur s’est retourné vers moi et il m’a demandé si j’étais professeur d’histoire. Et il m’a poursuivi parce que j’essayais de m’interposer entre lui et le chef de la cantine », détaille encore l’enseignant.
Martin a pu échapper à l’assaillant et se réfugier « derrière la porte vitrée de l’établissement ». Quelques minutes plus tard, il voit les forces de l’ordre arriver. « On s’est barricadés, puis la police est arrivée et l’a immobilisé ».
Cette attaque intervient presque trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Patydécapité à 47 ans le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d’expression.
Arrivé sur place, le président Emmanuel Macronaccompagné des ministres Gabriel Attal et Gérald Darmanin a appelé les Français à rester « unis » et à « faire bloc » face à « la barbarie du terrorisme islamiste ». « Nous faisons bloc et nous tenons debout. Le proviseur a décidé de rouvrir demain l’établissement : le choix est fait de ne pas céder face à la terreur, de ne rien laisser nous diviser. L’école est au cœur de cette lutte contre l’obscurantisme. Restons unis, groupés, et debout », a déclaré le chef de l’Etat dans la cour du lycée où a eu lieu l’attaque quelques heures plus tôt.