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L’armée malienne et les rebelles du nord se dirigent vers un affrontement potentiellement décisif

by Jamesbcn
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L’armée malienne se déploie vers un bastion rebelle séparatiste du nord dans le cadre d’une opération à haut risque qui pourrait préfigurer une confrontation à grande échelle et constituer un tournant après une décennie de conflit.

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Que se passe-t-il sur le terrain ?

Un important convoi de l’armée malienne a quitté lundi la ville de Gao en direction de la région nord de Kidal.

Il devrait se rendre dans un premier temps dans les localités de Tessalit et d’Aguelhok, au nord de la ville de Kidal, pour prendre en charge les camps évacués par les troupes du groupe en partance. ET force de stabilisation, MINUSMA.

La mission de l’ONU a été chassée par la junte au pouvoir et a remis ses camps aux autorités maliennes.

La rétrocession – qui a commencé avec le camp de Ber à la mi-août – est un facteur primordial dans la récente reprise des hostilités par les séparatistes.

Sur fond de nombreux groupes armés se disputant le contrôle, le séparatistes affirment que les sites de l’ONU devraient leur être restitués.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) – une alliance composée majoritairement Touareg groupes recherchant l’autonomie ou l’indépendance de l’État malien – a mené une série d’attaques contre des positions militaires depuis l’opération Ber.

Ses combattants se regroupent désormais dans la région de Kidal.

Ce qui est en jeu?

La région désertique de Kidal est le centre historique des rébellions des séparatistes à majorité touarègue.

Les soulèvements de ce groupe nomade et marginalisé ont secoué Mali depuis l’indépendance de France en 1960.

Kidal se trouve à plus de 1 500 kilomètres de la capitale Bamako et les camps du nord constituent une escale cruciale entre le Mali et l’Algérie.

Toute la région est stratégique mais la ville de Kidal en est le joyau.

L’armée a subi plusieurs défaites humiliantes face aux séparatistes entre 2012 et 2014.

Le fait que Kidal soit toujours contrôlée par les rebelles reste une source d’irritation pour la junte, qui a pris le pouvoir en 2020.

Le rétablissement du contrôle de l’État sur l’ensemble du pays est l’un de ses principaux messages.

Quelle est la capacité de l’armée ?

Lorsque les rebelles, séparatistes et salafistes, se sont soulevés dans le nord du Mali en 2012, rapidement suivis par les jihadistes, l’armée comptait environ 12 000 hommes, selon un rapport parlementaire français de 2013.

Après 10 ans d’assistance militaire française et européenne suivie de l’assistance militaire russe, leur nombre s’élève à environ 40 000 personnes.

Plusieurs centaines de membres du groupe paramilitaire privé russe Wagner se trouveraient au Mali – suffisamment pour convaincre la junte de s’attaquer à nouveau aux rebelles, selon un diplomate occidental.

Mais ce contingent n’est pas suffisant pour reprendre le contrôle d’un pays déjà sous la pression d’une insurrection jihadiste.

“Le problème stratégique des forces maliennes est leur manque de moyens”, estime Jonathan Guiffard, expert associé au groupe de réflexion indépendant Institut Montaigne à Paris.

« Soit ils perdurent, soit ils mènent des opérations dynamiques qui se traduisent par des raids ici et là. C’est tout ce qu’ils peuvent faire », a-t-il déclaré.

L’armée dispose d’une puissance aérienne acquise en 2022, qui comprend trois drones Bayraktar de fabrication turque ainsi que des avions L39 Albatros fournis par la Russie, même si leur disponibilité et leur efficacité au combat restent incertaines.

Et les séparatistes ?

Aucune donnée crédible n’est disponible sur les rangs de la CMA.

“Ils ont souvent menti pour augmenter leur nombre (dans le cadre d’un programme de désarmement) et ont caché leurs stocks d’armes”, a déclaré Marc-André Boisvert, chercheur au Centre FrancoPaix basé au Canada.

Avant la reprise des hostilités, un chiffre réaliste aurait été de 3 000 à 4 000 rebelles, a-t-il déclaré.

Outre leurs forces permanentes, leur organisation leur permet de mobiliser davantage de troupes pour des périodes limitées – un appel à mobilisation a été lancé mardi.

Selon Guiffard, le CMA lutte contre une certaine « inertie » issue d’une décennie sans combat.

« La CMA est moins préparée qu’en 2012 mais possède le territoire pour elle seule et est habituée à une stratégie de guerre asymétrique », a-t-il déclaré.

Quant à son armement, on sait peu de choses. La région de Kidal est réputée être un couloir de trafic d’armes en provenance de Libye.

La CMA affirme avoir abattu plusieurs avions maliens ces dernières semaines mais si la perte de certains d’entre eux a été vérifiée, les circonstances ne sont pas vérifiées.

Relation entre rebelles et jihadistes

Les attaques des séparatistes coïncident avec une résurgence des activités revendiquée par l’alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

Les observateurs constatent des liens informels entre séparatistes et jihadistes, malgré des distinctions claires également.

Le GSIM et les groupes apparentés ont toujours eu leur propre agenda et leurs chaînes de commandement « avec des objectifs qui n’ont rien à voir avec ceux des composantes de la CMA », a déclaré Guiffard.

Il existe cependant une « fluidité entre les familles, les tribus », a-t-il ajouté.

“C’est logique pour la survie sociale.”

(AFP)

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