L’armée malienne a commencé lundi à redéployer ses troupes vers le bastion rebelle de Kidal, dans le nord du pays, ont indiqué deux responsables de la sécurité, dans un contexte de reprise des hostilités dans la région.
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“Dans le cadre de la réorganisation de nos dispositions dans le nord, nous avons commencé le redéploiement de nos forces dans la région nord-est de Kidal”, a déclaré un communiqué. Mali » a déclaré à l’AFP un responsable militaire qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.
Un convoi a quitté lundi matin la ville de Gao, au nord du pays, située à 300 kilomètres au sud-ouest de Kidal, a ajouté la source.
Un autre responsable de la sécurité a indiqué que le convoi était composé de 119 véhicules et était actuellement arrêté sur la route au nord de Gao.
Les chefs de la sécurité nationale ont pris la décision de déploiement lors d’une réunion dimanche soir, a-t-il ajouté.
Kidal est une région carrefour du nord qui n’est pas sous le contrôle de l’État malien mais d’une coalition de Touareg groupes appelés Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Depuis fin août, le nord du Mali connaît une reprise des hostilités de la part de la CMA et une intensification des violences. attaques jihadistes contre l’armée.
Le fait que Kidal soit toujours contrôlée par les ex-rebelles continue de poser un problème de souveraineté et reste une source d’irritation pour Bamako, y compris pour le junte.
Les dirigeants de la junte ont fait du rétablissement du contrôle de l’État sur l’ensemble du pays l’un de leurs principaux messages.
L’engagement du chef de la junte
Kidal se situe à plus de 1 500 kilomètres de la capitale Bamako et à des centaines de kilomètres des villes de Gao et Tombouctou.
C’est une escale cruciale entre le Mali et Algérie.
Lorsqu’une insurrection a éclaté en 2012, la région a été l’une des premières au Mali à tomber aux mains des rebelles, séparatistes et salafistes.
Il a été repris par la CMA en 2013 suite à l’intervention militaire de Franceet est resté entre leurs mains malgré une tentative de l’armée malienne en 2014 de reprendre le contrôle.
En 2015, les rebelles ont signé l’accord de paix d’Alger avec des groupes armés progouvernementaux et l’État.
L’insurrection de 2012 a ouvert la voie à la conquête de la majeure partie du nord par des groupes armés liés à Al-Qaïda, déclenchant l’intervention de la France et plongeant le Sahel dans une guerre qui a fait des milliers de morts.
L’alliance djihadiste Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affiliée à Al-Qaïda, opère désormais sur de vastes étendues du nord et du centre du Mali ainsi qu’à la périphérie de la capitale Bamako.
Dans le nord-est, des groupes affiliés au État islamique L’organisation a étendu son emprise sur la quasi-totalité de la région de Ménaka.
L’insurrection djihadiste qui a éclaté dans le nord du Mali en 2012 s’est étendue à Niger et Burkina Faso en 2015.
Après des coups d’État consécutifs en 2020 et 2021, la junte malienne a chassé la force antijihadiste française en 2022.
Le nord du Mali a connu une série d’attaques contre l’armée ces dernières semaines, ce qui coïncide avec le retrait en cours de la force de stabilisation de l’ONU, la MINUSMA.
La MINUSMA a remis ses camps aux autorités maliennes, mais les séparatistes affirment qu’ils devraient être restitués sous leur contrôle.
La mission de l’ONU doit encore quitter son camp de Kidal et deux autres sites plus au nord d’ici fin décembre.
Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goita, s’exprimant le mois dernier à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance de ce pays d’Afrique de l’Ouest en 1960 vis-à-vis de la France, s’est engagé à reprendre le contrôle du pays aux groupes jihadistes et aux rebelles.
(AFP)