Des montres et une Rolls-Royce. Voilà les achats effectués par un employé de musée de Munich (Allemagne) après qu’il a volé un tableau pour le revendre aux enchères. L’homme, âgé de 30 ans, a été condamné le 11 septembre par le tribunal du district de Munich à un an et neuf mois de prison avec sursis, ainsi qu’à la confiscation d’une indemnité plus de 60 000 euros, a fait savoir lundi la juridiction dans un communiqué.
Employé dans la gestion des collections du Deutsches Museum de Munich entre mai 2016 et avril 2018, il avait volé le tableau « Das Märchen vom Froschkönig » (« Le conte du Prince grenouille ») de Franz von Stuck et l’avait remplacé par un faux pour que le musée ne se rende pas compte de la supercherie.
Près de 50 000 euros empochés sur ce seul tableau
Une fois le tableau en sa possessionle trentenaire l’avait proposé à la vente via une vente aux enchères à Munich, en affirmant qu’il en avait hérité de ses aïeux. Une galerie suisse avait remporté les enchères pour un montant de 70 000 euros, soit 49 127,40 euros pour le vendeur une fois déduits les frais de vente.
La maison de ventes Ketterer-Kunst a vendu aux enchères le tableau en mai 2017 sous le titre « Il était une fois ». L’œuvre date de 1891 et appartenait autrefois à la célèbre collection d’Arthur von Franquet, décédé en 1931, détaille le journal sud-allemand. Une porte-parole de Ketterer-Kunst a confirmé la vente aux enchères.
« En principe, l’authenticité et l’origine des œuvres sont préalablement contrôlées de manière approfondie, en coopération avec la police judiciaire d’État. Il s’agit cependant d’un cas de fraude », a-t-on reconnu auprès du quotidien allemand. Le tableau a été récupéré depuis par le Deutsches Museum de Munich.
Deux autres tableaux revendus
Mais le fraudeur ne s’est pas arrêté là : en ayant accès aux réserves du muséeil a volé deux autres tableaux, « L’épreuve du vin » d’Eduard von Grützner et « Deux jeunes filles ramassant du bois dans les montagnes » de Franz von Defregger. Il les a à nouveau vendus, ce qui lui a permis d’empocher 4 490,50 euros pour l’un et 7 000 euros pour l’autre. L’homme avait également tenté de vendre un deuxième tableau de Franz von Defregger, mais celui-ci n’a pas trouvé preneur aux enchères.
« L’accusé a utilisé cet argent pour rembourser ses dettes et financer un train de vie luxueux. Entre autres choses, il a acheté un nouvel appartement, des montres de luxe et une Rolls Royce », détaille le communiqué du tribunal de Munich. Il a été condamné à la confiscation de 60 617,90 euros, soit le montant exact récolté lors de ces ventes frauduleuses.
« Les aveux complets de l’accuséy compris lors de l’enquête préliminaire, ont joué en sa faveur. En atténuant la peine, il a également été tenu compte du fait qu’il n’avait pas été puni au moment des infractions respectives et qu’un laps de temps considérable s’était écoulé depuis que les infractions avaient été commises. (…) L’accusé a en outre fait preuve de véritables remords et de perspicacité. Il a dit qu’il avait agi sans réfléchir. Il ne peut plus expliquer son comportement aujourd’hui. »
