Un simple coup de fil et c’est tout un dispositif de sécurité qui s’ébranle. Cette semaine, une série d’appels menaçants ont mis en alerte plusieurs collèges et lycées. Seine-Saint-Denis, Hautes-Pyrénées, Seine-Maritime… et Essonne.
Quatre établissements ont été entièrement évacués dans ce département, mardi et mercredi : le collège et le lycée d’Épinay-sous-Sénartle lycée Jean-Paul-Belmondo d’Arpajon et le collège Albert-Camus de La Norville. Le collège du Pont-de-Bois, à Saint-Chéron, a également été visé, sans être évacué.
Les autorités ont été confrontées à chaque fois au même scénario : un appel passé au sein d’établissements faisant état de la présence d’explosifs. Parfois en menaçant nommément des professeurs, comme à La Norville : « Je vais mettre quatre bombes C4 devant la principale et X », aurait lâché l’auteur au bout du fil. Des menaces prises au sérieux : dans la foulée, les 720 élèves étaient évacués.
Si aucun explosif n’a été découvert, la justice a ouvert plusieurs enquêtes. Celle visant les menaces à Arpajon et La Norville a été menée par les policiers du commissariat de Sainte-Geneviève-des-Bois. En exploitant la ligne téléphonique à l’origine de l’appel, les agents identifient un premier suspect âgé de 15 ans, habitant à Colombes (Hauts-de-Seine). Interpellé dès le 20 septembre, l’adolescent, en garde à vue, nie toute menace : il aurait bien ouvert la ligne, mais pour le compte d’un tiers. Il a été remis en liberté.
L’adolescent voulait « imiter » ce qu’il a vu sur les réseaux sociaux
Ce jeudi 21 septembre, pendant que les investigations progressent, une nouvelle alerte mobilise les forces de l’ordre. Peu après midi, c’est le commissariat d’Arpajon qui reçoit un appel : une bombe a été déposée au lycée Edmond-Michelet de la commune, par un individu se réclamant de l’organisation terroriste Al-Qaïda.
Cette fois, pas d’évacuation des élèves et professeurs, mais une levée de doutes dans les locaux, qui ne donnera rien. Quelques heures après, un jeune de 17 ans, originaire de Brétigny-sur-Orge, est arrêté, toujours grâce à la téléphonie. L’adolescent, qui n’a pas d’antécédent judiciaire, a expliqué avoir vu quelqu’un faire ça sur les réseaux sociaux et l’avoir imité.
Il a été déféré devant le parquet d’Évry, ce samedi pour « divulgation d’informations fausses afin de faire croire à une destruction dangereuse ». Un délit puni de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende.
L’adolescent a été présenté à un juge pour enfant ce samedi. Le parquet a demandé la mise en place provisoire de mesures d’éducation et de réparation, en attendant qu’il soit jugé et qu’une peine soit prononcée dans un délai de deux à trois mois.
