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Menaces d’attentat contre des lycées : ce que l’on sait des alertes qui empoisonnent la rentrée

by Jamesbcn
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Davantage encore que le manque de professeurs, le phénomène fait blêmir les chefs d’établissements scolaires en cette rentrée 2023. Des dizaines de collèges et lycées de différents départements de l’Hexagone ont été victimes ces derniers jours de menaces d’attentats envoyées par e-mail, entraînant l’évacuation des élèves. Ce qui ressemble fortement à une mauvaise blague se diffuse à la vitesse de l’éclair, bien aidée par les réseaux sociaux.

Car à chaque message menaçant envoyé, la procédure est la même : les élèves de l’établissement concerné – et parfois ceux des lycées voisins – sont évacués et la police est obligée de mener une inspection minutieuse du bâtiment pour lever le doute. Des centaines d’élèves ratent ainsi de précieuses heures de cours. Une situation qui semble en amuser certains sur les réseaux sociaux, quand d’autres se plaignent que leur établissement ne soit pas visé.

Comment procèdent les auteurs des menaces ?

Le phénomène n’est pas nouveau. Début février, le pôle cybercriminalité du parquet de Paris, qui enquête sur ces mystérieuses menaces depuis près d’un an, avait annoncé avoir interpellé et mis en examen trois adolescents de 14, 15 et 17 ans originaires de Gironde, du Val-de-Marne et des Bouches-du-Rhône, soupçonnés d’avoir diffusé des messages de menaces via des espaces numériques de travail (ENT) – un portail sur Internet accessible aux élèves, parents et enseignants – d’établissements début janvier. Leurs menaces avaient été publiées par les comptes d’élèves piratés qui n’avaient, eux, rien à se reprocher.

Lundi, ce sont deux adolescents de l’agglomération bordelaise nés en 2008 qui ont été interpellés et mis en examen. Ils sont suspectés d’avoir utilisé le même mode opératoire pour diffuser des alertes à la bombe dans 27 établissements sur tout le territoire.

Mais ces derniers jours, le phénomène a pris une tout autre ampleur, les auteurs des menaces ne prenant même plus la peine de pirater les ENT. Selon la préfecture de Normandie, les menaces qui ont visé les établissements de la région rouennaise ont directement été envoyées par des adresses fictives aux établissements. Sur Twitter, des captures d’écran montraient ce mercredi ce qui semble être l’un de ces e-mails de menace.

Le message, émis par l’adresse e-mail alqa7885@gmail.com, annonce qu’un « soldat investi d’une grande mission » sera envoyé dans l’établissement « pour se faire exploser avec une bombe à retardement ».

Que risquent-ils ?

Un jeune de 17 ans a été arrêté ce mercredi par la Direction territoriale de la police judiciaire (DTPJ), selon BFMTVsoupçonné d’être à l’origine des menaces envoyées aux établissements normands.

Les mis en cause dans cette affaire pourraient être poursuivis pour « menaces de mort » ou « menaces de mort ou de destruction dangereuse pour les personnes », des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende pour l’une et trois ans de prison et 45 000 euros d’amende pour l’autre.

Et lorsque les auteurs des menaces utilisent l’ENT de l’établissement, ils encourent en plus les peines d’« accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données » (trois ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende) et « introduction frauduleuse de données » dans un tel système (cinq ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende).

Comment lutter contre le phénomène ?

« Il est complexe pour la police de remonter aux auteurs qui utilisent une adresse Gmail car la création de cette dernière peut se faire de manière complètement anonyme. Il n’est pas nécessaire de donner son vrai nom, ni son vrai numéro de téléphone », rappelle Xavier Duros, expert en cybersécurité chez Check Point. « Il faudrait que les établissements intègrent dans leur messagerie un système qui permettrait de repérer ces e-mails fallacieux », ajoute-t-il.

Mais, pour l’heure, les établissements comme les autorités ne semblent pas vraiment savoir comment endiguer ce phénomène qui empoisonne la rentrée. Sollicités par Le Parisien, les chefs d’établissements normands renvoient vers le rectorat… qui renvoie vers la préfecture. « Les enquêteurs de la direction territoriale de la police judiciaire sont activement engagés dans des investigations dans le cadre d’une enquête ouverte par le procureur de la République de Rouen », répond laconiquement cette dernière. Sollicité également, le ministère de l’Éducation nationale n’avait pas répondu ce mercredi.

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