La cour d’assises de la Loire-Atlantique a condamné ce vendredi Tony Meilhon à seize ans de réclusion criminelle pour le viol d’une ex-compagne ayant porté plainte contre lui deux semaines avant qu’il ne tue et démembre le corps de la jeune Laëtitia Perrais, près de Pornic (Loire-Atlantique). Les faits étaient survenus lors du réveillon de Noël 2010, alors que le couple était en instance de séparation. Sa peine va être « confondue » avec celle qui avait été prononcée par la cour d’assises d’appel d’Ille-et-Vilaine en 2015.
Ce délinquant multirécidiviste, déjà condamné dix-sept fois, avait alors écopé de la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté de vingt-deux ans. Il encourait ce vendredi théoriquement à nouveau la réclusion criminelle à perpétuité.
Il annonce son intention de faire appel à l’énoncé du verdict
« C’est avant tout un procès pour la partie civile : pour lui, cela n’aura aucune incidence », avait donc résumé l’avocat général lors de son réquisitoire, au terme duquel il avait requis dix-huit ans de réclusion criminelle. « Il est impératif qu’elle sache qu’elle n’a pas été oubliée », avait abondé l’avocate de cette habitante de Fougères (Ille-et-Vilaine), Me Marie-Emmanuelle Beloncle.
Lors de ce deuxième et dernier jour de procès, Tony Meilhon avait quelque peu perdu le sang froid qu’il avait affiché la veille. Il a d’ailleurs accueilli le verdict par des applaudissements ironiques et a annoncé qu’il ferait appel « dès ce (vendredi) soir ». « C’est pas grave, tout se paye dans la vie, le Bon Dieu vous punira », a-t-il lancé à la présidente et aux jurés. Il a aussi pour intention de « ne pas payer » les 18 000 euros de dommages et intérêts qui ont été alloués à sa victime.
Déjà condamné pour le viol d’un codétenu en 2001
Plus tôt dans la journée, Tony Meilhon s’était déjà dit « saoulé » par la magistrate : alors qu’il souligne avoir « joué le jeu de venir au procès », elle « essaie de [le] piéger » avec ses « questions à double sens » sur sa précédente condamnation par la cour d’assises des mineurs de la Loire-Atlantique pour le « viol » d’un jeune codétenu en 2001, lui-même suspecté de viol sur sa propre sœur. « Il n’y a jamais eu de balai dans le cul », a répété une nouvelle fois Tony Meilhon à la cour.
Mais « il veut sauver sa réputation en établissement pénitentiaire, où les braqueurs sont tout en haut de la hiérarchie sociale et les violeurs tout en bas », décrypte l’avocat général. « Plutôt que d’admettre avoir sodomisé un codétenu et lui avoir imposé des fellations, il a inventé cette histoire de balai pour se faire passer pour un justicier. »
Une période de sûreté des deux tiers
Quant à l’affaire jugée depuis jeudi, la psychologue qui avait examiné la plaignante il y a dix ans avait rappelé pour sa part que cette ancienne téléprospectrice n’était atteinte « d’aucun trouble susceptible d’affecter son équilibre psychique ». « Son récit est tout à fait crédible, même si cela ne signifie pas qu’elle dise la vérité », avait résumé Karine Grizaut. La victime ne reverra pas Tony Meilhon de sitôt : sa peine a été assortie d’une période de sûreté des deux tiers, et il aura interdiction à sa sortie de prison de revenir en Bretagne et en Pays de la Loire pendant dix ans.