Les équipes de secours ont intensifié mercredi leurs efforts massifs dans les villages de montagne marocains dévastés alors que les chances de retrouver des survivants du tremblement de terre de la semaine dernière qui a tué près de 3 000 personnes et laissé de nombreux sans-abri se sont évanouies.
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Des véhicules remplis de fournitures parcouraient les routes de montagne sinueuses pour livrer de la nourriture et des tentes dont le pays avait désespérément besoin. le séisme le plus puissant jamais enregistré et le plus meurtrier depuis plus de six décennies.
De plus petits séismes continuent de secouer la zone sinistrée et l’un d’entre eux a fait tomber des pierres dans le village d’Imi N’Tala, où une personne a été blessée suite à la secousse, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les équipes de recherche parcouraient toujours les décombres à la recherche de survivants. Maroc La période de 72 heures au cours de laquelle les sauvetages sont considérés comme les plus probables est désormais largement dépassée, mais dans certains cas, les survivants sont retrouvés bien au-delà de cette période.
“Nous travaillons dans de nombreux endroits”, a déclaré Fahas Abdullah Al Dosanri, des pompiers du Qatar, qui font partie de l’effort d’aide internationale, ajoutant que certains villages ne sont toujours pas accessibles par la route.
Les autorités marocaines ont indiqué que des équipes travaillaient au déblayage des pistes non pavées qui ont été coupées par des glissements de terrain.
Dans les zones les plus durement touchées au sud de Marrakech, de nombreux villages des montagnes du Haut Atlas ont été complètement détruits et les habitants se sont réfugiés dans des tentes jaunes fournies par le gouvernement.
“Nous n’avons que des dons de nourriture et quelques couvertures, mais pas de logement”, a déclaré Afrah Fouzia, une survivante de 18 ans, dans le petit village de montagne de Tikht, qui a été si lourdement endommagé qu’il ne reste plus que des décombres.
“Bientôt, la saison des pluies va commencer, il fera plus froid et nous serons complètement démunis”, a-t-elle déclaré à l’AFP. “Il y a beaucoup d’enfants ici.”
Les tentes à Tikht et ailleurs indiquent que l’aide arrive dans certaines régions reculées, mais elles sont censées être seulement temporaires et seront totalement insuffisantes une fois que le temps changera.
Des villages de montagne durement touchés
Le Maroc est profondément en deuil, avec un bilan actualisé publié mercredi soir faisant état d’au moins 2 946 morts et 5 674 blessés lors du séisme de magnitude 6,8 qui a frappé vendredi soir.
Des hélicoptères sont utilisés pour évacuer les blessés des endroits éloignés ou inaccessibles par la route, les médias rapportant qu’au moins trois personnes ont été transportées par avion vers Marrakech mercredi.
Il est peu probable que ce bilan soit définitif, car les équipes récupèrent les corps pendant leur travail, dont un retrouvé dans une maison effondrée dans le village de montagne de Talat N’Yaqoub.
Dans le pôle touristique de Marrakech, dont UNESCOLe centre historique classé a subi des fissures et d’autres dommages, de nombreuses familles ont encore dormi dehors pour une cinquième nuit, blotties dans des couvertures sur les places publiques par peur des répliques.
Mais le besoin était plus criant dans les villages de montagne isolés et pauvres, où les maisons traditionnelles en pisé se sont effondrées en décombres et en poussière.
De nombreux citoyens marocains se sont précipités pour aider les victimes du séisme en leur fournissant de la nourriture, de l’eau, des couvertures et d’autres aides ou en donnant du sang pour aider à soigner les blessés, un effort auquel s’associe l’équipe nationale de football.
“Nous ne sommes pas une association, nous sommes des bénévoles, des civils”, a souligné Mariam El Bakrem, une Marocaine de 38 ans, qui a déclaré avoir affrété une quarantaine de camions remplis de nourriture et de vêtements.
“Nous avons lancé une initiative sur Facebook et… en une demi-heure, les dons ont commencé à affluer”, a-t-elle déclaré.
Près de 20 bénévoles distribuaient les dons dans un point de distribution improvisé à Adassil, un autre village durement touché.
Le défi de la reconstruction
Le Maroc a autorisé les équipes de secours venues d’Espagne, de Grande-Bretagne, du Qatar et des Émirats arabes unis, mais a jusqu’à présent décliné les offres de plusieurs autres pays, dont les États-Unis. France et certains pays du Moyen-Orient.
Les États-Unis ont offert mercredi 1 million de dollars pour soutenir les groupes sur le terrain et ont annoncé avoir déployé une petite équipe au Maroc pour aider à évaluer la situation.
“Nous sommes en discussion avec eux sur ce que nous pouvons mieux leur apporter pour soutenir leurs efforts”, a déclaré le porte-parole du Département d’Etat, Mathew Miller.
Il s’agit du séisme le plus meurtrier au Maroc depuis celui de 1960 qui a détruit Agadir, sur la côte atlantique, tuant entre 12 000 et 15 000 personnes.
Les Nations Unies estiment que plus de 300 000 personnes ont été touchées par le dernier tremblement de terre, dont un tiers d’enfants.
L’effort de reconstruction devrait être énorme pour ce pays d’Afrique du Nord qui souffrait déjà de difficultés économiques et d’années de sécheresse et qui craint désormais un ralentissement du secteur crucial du tourisme.
La catastrophe a laissé un grand nombre de maisons inhabitables dans les zones rurales où les habitants n’ont pas l’argent nécessaire pour reconstruire rapidement, voire jamais, sans aide.
“Nous avons tout perdu”, a déclaré Mohammed Al Moutawak, un agriculteur de 56 ans du village d’Ineghede.
(AFP)