Dès 5h32, ce dimanche matin, le groupement de gendarmerie de Remiremont (Vosges) est saisi par de multiples appels pour l’avertir d’un grave accident de la circulation aux abords de la discothèque Le Discopolis à Charmes. « Par chance, nous avions déployé de gros effectifs après une rave party déclarée à Bettencourt, à quelques kilomètres de là », a précisé, ce lundi soir, le colonel Avy, commandant de groupement de gendarmerie de Remiremont, lors d’une conférence de presse organisée par le procureur d’Épinal à la suite du drame provoqué par une voiture-bélier ce week-end dans les Vosges, faisant un mort et de nombreux blessés.
Selon le parquet d’Épinal, le conducteur du véhicule a percuté un premier groupe sur le pont de la voie rapide Épinal-Nancy, entraînant la mort de Loïc Martin, qui allait avoir 18 ans et blessant six autres personnes. Deux cents mètres plus bas, un second groupe est percuté, à proximité du magasin Lidl, faisant trois blessés.
Un règlement de comptes après une altercation en discothèque ?
Rapidement, l’enquête exclut la simple thèse d’un accident pour s’orienter vers un acte criminel. En effet, de nombreux témoins affirment que le véhicule « a foncé délibérément sur les deux groupes de personnes, à vive allure, alors qu’elles se trouvaient sur le trottoir ». Le procureur Frédéric Nahon a souligné que « la même détermination a été observée s’agissant des deux groupes ».
Placés en garde à vue, après avoir pris la fuite, les mis en cause n’ont pas encore expliqué leur geste, mais les uns et les autres « ne se connaissaient pas », a déclaré le parquet. Seulement, selon plusieurs témoins, « une altercation » aurait éclaté à l’intérieur de la discothèque où tous passaient leur soirée. Des « menaces verbales » auraient été proférées, un élément confirmé en garde à vue par un des trois mis en cause qui a évoqué « l’énervement du conducteur », a souligné le parquet.
Alcool et stupéfiants
La personne identifiée comme le chauffeur de l’utilitaire « a choisi de garder le silence ». Quant aux deux autres, s’ils ont « confirmé leur présence au moment des faits », l’un a toutefois indiqué « ne pas être monté dans le véhicule ». Ils sont âgés de 21, 22 et 25 ans et originaires des Vosges. Deux d’entre eux sont « connus de la justice pour des infractions liées à la législation sur les stupéfiants ». Les analyses toxicologiques réalisées sur les trois mis en cause « ont révélé la présence d’alcool, soit environ 1 g par litre de sang » ainsi « des traces de produits stupéfiants pour deux d’entre eux ».
Ils seront présentés ce mardi matin devant le juge d’instruction du pôle criminel d’Épinal en vue de leur mise en examen pour des faits d’assassinat et tentative d’assassinat, ce qui implique que la préméditation pourrait être retenue. D’après le parquet, les investigations vont continuer pour déterminer avec précision le déroulement des faits cette nuit-là. À l’heure actuelle, un jeune homme de 19 ans, faisant partie du premier groupe, a toujours son pronostic vital engagé.