Du drame de la veille demeure les scellés sur la porte, des traces de poudre noire pour relever les empreintes digitales et quelques traces de sang mal nettoyées dans le couloir. Mercredi après-midi, un homme, âgé d’une cinquantaine d’années, a été retrouvé égorgé à Chevilly-Larue (Val-de-Marne). Il est 16h35, 1, rue de la Sécurité Parisienne dans une résidence pour les travailleurs étrangers, quand les secours sont appelés pour venir en aide à un homme gravement blessé au couteau. Les pompiers arrivent les premiers et découvrent la victime qui gît sur le palier de sa chambre. Le blessé souffre de plusieurs entailles sur le corps et surtout d’une importante plaie à la gorge. Les secouristes tentent de le stabiliser. Mais à 17 heures, la victime rend son dernier souffle.
Du sang, des couteaux et ses fils dans la chambre
Les policiers ouvrent la porte de la chambre de ce studio du 3e étage et découvrent que les deux fils majeurs de la victime se trouvent à l’intérieur. « Les deux hommes soutiennent qu’ils ont trouvé leur père dans cet état à leur retour », précise une source proche de l’affaire. Les fonctionnaires notent que l’un d’eux porte des traces de sang sur ses habits et il est blessé à la main. Questionné, il répond qu’il s’est coupé en nettoyant une mangue. Deux couteaux ensanglantés ont été découverts au sol dans la chambre.
Dans la résidence sociale, ouverte voici deux ans, les habitants n’en reviennent pas qu’un tel drame se soit produit. « C’est calme ici, résume l’un d’eux vivant dans un studio à quelques portes de l’appartement de la victime. Comme je travaille de nuit, je dormais et je n’ai rien entendu. » « C’est un père de famille plutôt tranquille », lâche un autre riverain, vivant presque en face de l’appartement de la victime. « Cela a surpris tout le monde car c’est très tranquille », résume une employée de la résidence.
La victime était tout juste rentrée de vacances
Dans ce quartier neuf de la commune, ce foyer compte 220 appartements dans cette résidence ouverte depuis un peu plus de deux ans. « On loue uniquement des studios meublés. Actuellement, près de 250 personnes y vivent, glisse une employée avant d’ajouter : Je sais juste que la victime était rentrée de ses vacances annuelles au Sénégal quelques jours plus tôt. »
Durant son absence, ses deux fils vivaient dans ce petit appartement, donnant sur la cour intérieure. « Je ne sais pas s’ils vivaient déjà là avant son départ », ajoute une employée.
Les deux fils suspects ont été placés en garde à vue dans les locaux du service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne. Ils devraient être auditionnés ce jeudi. Leur emploi du temps sera passé au peigne fin et une enquête de voisinage sera menée dans la résidence. Le parquet dispose de quarante-huit heures pour se prononcer sur la suite à donner à cette affaire.