«Je n’ai pas acheté tout ce que je voulais, mais simplement le minimum en permettant de réduire les quantités juste pour qu’on passe les fêtes», a expliqué un client en plein cours dans l’un des plus grands supermarchés de Libreville. Le témoignage de ce père de famille rejoint celui de tant d’autres secoués par l’inflation, avec une flambée des prix des produits de première nécessité sur le marché gabonais. De toute évidence, la situation est telle que beaucoup de tables devront exclure le superflu cette année.
Une autre Librevilloise, Chantal, s’apprête à faire ses derniers cours au marché Mont-Bouët pour le repas de la Saint-Sylvestre. Sur sa liste, tout est détaillé : « 1kg de pommes de terre, de la farine et du chou ». Pour faire face à l’inflation, la mère de famille n’achète que ce dont elle a besoin. Les prix ont flambé. «Mais on se débrouille avec ce qu’on a», lui dit-on.
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Au marché comme dans les grandes surfaces commerciales, les prix des produits de grande consommation atteignent des sommets en cette fin d’année 2022. Déjà asphyxié par des factures d’eau et d’électricité et par la scolarité de ses enfants, Yvan Ngolo ne sait pas où donner de la tête. Ce jeune transporteur qui gagne à peine 100 000 francs CFA par mois peine à investir dans le réveillon de la Saint-Sylvestre. «Ce que je gagne mensuellement ne satisfait pas vraiment mes attentes. Trop de dépenses, ya le loyer à payer. Il faut penser à l’épargne et un enfant malade au milieu du mois. C’est pas vraiment ça», détaille-t-il, tout essoufflé.
Non loin du jeune homme, une dame, Brigitte, soupe devant l’étal d’une vendeuse de manioc et de concombre. Elle veut s’offrir une soupe de concombre aux crevettes le soir du 31 décembre. Malgré la cherté des prix, Brigitte ne lâche pas prise : « Ce n’est pas seulement parce qu’on est en période des fêtes. C’est cher depuis le Covid», déclare-t-elle.
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Comme à chaque veille de fêtes, les ménages sont sur le pont, à la recherche de la meilleure vente, du meilleur prix. C’est ce qui explique le branle-bas sur les marchés. Mais les plus chanceux peuvent tomber sur le très généreux Judes. D’origine nigériane, il est vendeur de matières féculentes après une vingtaine d’années au marché Mont-Bouët. « Ici, le prix est vraiment accessible. Nous, on n’augmente pas les prix sauf quand la douane nous embête. Mais pour le moment, ça va», confie-t-il.
Là comme ailleurs, les négociations sur les prix entre clients et vendeurs s’enchaînent. Selon la note de conjoncture du ministère de l’Économie, le taux d’inflation du Gabon est fixé à +3,5% à fin juin 2022, après la convergence de la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) qui prescrivait la maîtrise dudit taux à 3 %.