DIRECT. Attaque à Annecy : « Encore deux enfants en urgence absolue », annonce Olivier Véran

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France !, nie toute récupération politique après le drame d’Annecy. « A chaque tragédie, on instrumentalise les réactions pour dire : Il ne faut pas parler. Moi je pense au contraire que le rôle d’un homme d’état, c’est un moment de dire : Ça suffit. »

Le député de l’Essonne reconnaît qu’« on ne peut empêcher un acte isolé » malgré « toutes les mesures », mais « le problème aujourd’hui, c’est que ce ne sont plus des actes isolés », estime-t-il. « Il y a un problème évident d’absence de maîtrise de notre immigration, la plupart des assaillants n’auraient jamais dû être sur le sol français. »

Cet acte pose-t-il des questions sur les règles européennes en matière d’immigration ? « Je ne sais pas si à ce stade on peut dire ça, il faut avoir un peu de dignité », a répondu Alexis Corbière, député (LFI) de Seine-Saint-Denis, invité de Public Sénat.

« Il est assez éloquent de voir comment certains, très chauds, se sont refroidis quand on a su un peu plus de choses sur cet homme. Et encore je mets beaucoup de points d’interrogations parce que la police enquête. (…) Il faut garder une décence, ne pas faire feu de tout bois. »

« Il avait obtenu sa demande d’asile en Suède. Il aurait pu dans tous les cas venir sur le territoire français. Ni les propositions formulées par le parti Les Républicains ces dernières semaines ni les propositions de l’extrême droite en matière de réforme de notre droit d’asile n’auraient changé quoi que ce soit à cette situation », assure Manuel Bompard, député (LFI) des Bouches-du-Rhône, sur CNews.

« La question principale à laquelle nous devons répondre collectivement, c’est comment un être humain peut en arriver à commettre un acte d’une telle barbarie ? », interroge Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui précise que des enquêteurs européens « remontent le fil » de son parcours et de ses connaissances.

Par ailleurs, « on ne peut pas parler immigration sans parler droit européen, c’est illusoire », estime-t-il.

« Aujourd’hui, nous n’avons pas les réponses. Nous les apporterons quand nous les aurons, répète le porte-parole du gouvernement, interrogé sur la gestion migratoire. Commenter ce qu’on ne sait pas commenter, ce n’est pas faire preuve de bon jugement. »

Olivier Véran juge « malsaines » les polémiques et les récupérations politiques autour du drame. « Il y aura des réponses apportées, mais nous sommes dans le temps de l’état de choc, des gamins sont encore au bloc opératoire, s’agace le porte-parole du gouvernement, invité de franceinfo. Une évaluation psychiatrique (du suspect) aura lieu ce matin, il sera aussi interrogé par la police. »

« Dans les heures qui suivent un tel drame, il y a un temps de décence et de silence. Ce n’est pas le moment de la politique, c’est le moment de la Nation. On se rassemble, pense aux victimes, forces de l’ordre qui se sont interposés. On fait bloc pour tenir. »

« Je pense aux victimes, aux enfants, a déclaré Bruno Le Maire au micro de BFM. Il n’y a rien de plus barbare, de plus insensé, rien qui heurte davantage que de s’attaquer à des enfants. » Le ministre de l’Economie a salué Henri, ce « héros » de 24 ans qui est parvenu à faire fuir l’assaillant : « La plus belle parole est la sienne : il faut penser aux victimes. »

« Le suspect a été particulièrement agité en garde à vue », a annoncé sur BFMTV la porte-parole de la police nationale.

Sur les six blessés, deux enfants sont toujours considérés en urgence absolue ce vendredi matin, annonce Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, sur franceinfo.

« Il y a encore beaucoup de zones d’ombre dans cette affaire, mais c’est un problème de gestion de l’immigration », estime Marine Le Pen ce vendredi matin sur Europe 1. « Ça fait des années que ça dure, la situation empire et aucune décision n’est prise. Je n’admets pas que nous ne soyons plus décisionnaires de qui entre dans notre pays, qui s’y maintient, et dans quelles conditions. »

« Je ne sais pas comment la Suède a analysé le dossier, poursuit la députée RN. La personne qui demande (et obtient) ce droit d’asile dans un pays européen ne devrait pas pouvoir aller dans un autre pays de l’UE sans visa. Rien ne justifie que la libre-circulation au sein de l’espace Schengen concerne les gens qui n’ont pas la nationalité des pays en question. »

Après le drame d’Annecy jeudi, « il est évident qu’il y a eu des défaillances », déclare ce vendredi sur Europe 1 la député RN Marine Le Pen. Quand sa demande d’asile a été refusée, l’assaillant aurait dû être « immédiatement renvoyé » en Suède, où il avait obtenu le statut de réfugié.

Il y a eu « de longs mois entre le moment où il a déposé sa demande et le moment où il a reçu l’avis de refus, c’est beaucoup trop long », déclare-t-elle. « Nous n’avons pas les moyens de renvoyer les gens dans leur pays », donc « il faut changer ces règles, ça ne fonctionne pas ».

Cette attaque au couteau a fait plusieurs blessés jeudi près d’un parc pour enfants. Selon la préfecture de Haute-Savoie, quatre enfants en bas âge et deux adultes ont été touchés. Les quatre enfants blessés -deux Français, un Anglais et un Néerlandais- sont âgés de 22 mois, de 2 ans pour deux d’entre eux et de 3 ans. Ils sont tous en urgence absolue. Trois d’entre eux ont été transportés à l’hôpital de Grenoble, l’autre enfant a été transféré à Genève.

Arrivé en France en novembre dernier, Abdalmasih H., le suspect de la terrible attaque ayant visé des enfants, vivait à la rue dans le centre-ville d’Annecy (Haute-Savoie). Décrit comme très calme et inconnu des autorités, son état psychiatrique laisse planer le mystère quant à ses motivations. Notre article.

Annecy se réveille meurtrie, ce vendredi matin, au lendemain d’une attaque au couteau qui a notamment visé des enfants.