Ils ont tous les deux repris une vie normale et comparaissent libres ce mercredi, jour d’ouverture de l’audience à la cour d’assises de Versailles (Yvelines). Le premier, âgé de 32 ans, risque quinze ans de prison pour avoir commis des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le second, d’un an son cadet, est quant à lui accusé de non-assistance à personne en danger, un délit puni de cinq ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.
Le procès, qui se poursuit jusqu’à lundi, porte sur les faits du 17 juin 2018. Cette nuit-là, à Flins-sur-Seine, un homme de 33 ans est mort après une bagarre alcoolisée. Selon les éléments de l’enquête repris par la présidente de la cour, un groupe d’une dizaine de personnes issues de la communauté des gens du voyage célébrait un anniversaire sur un terrain privé dans la rue du Maréchal-Foch.
Vers 3h30 du matin, deux individus arrivent à la soirée. La victime, qui avait 1,67 g/l d’alcool dans le sang, se serait montrée agressive envers l’un d’eux, d’après des témoins. Une bagarre aurait alors éclaté. Après avoir reçu deux ou trois coups de poing au visage, elle se serait écroulée au sol, inconsciente. Le principal suspect aurait alors continué de lui asséner plusieurs coups violents, sous les yeux de son ami qui n’est pas intervenu.
Deux individus bien connus de la justice
Les deux hommes auraient ensuite pris la fuite sans s’inquiéter de l’état de santé de celui qu’ils venaient de tabasser. Arrivés sur les lieux vers 4h40, les pompiers ne parviendront pas à le réanimer et déclareront son décès une heure plus tard. Ce n’est que le lendemain du drame, alors que plusieurs des participants à la fête sont toujours en garde à vue, qu’ils se rendent finalement au commissariat des Mureaux.
Si les mis en cause ont toujours déclaré lors de leurs différentes auditions qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de donner la mort et qu’ils avaient vérifié que la victime respirait avant de quitter les lieux, leur version est mise à mal par les investigations.
Questionnés sur leur casier judiciaire respectif, les deux ont eu du mal à se souvenir de tous les délits pour lesquels ils ont été condamnés. Vols aggravés, violences, conduite sans permis, refus d’obtempérer, recel de vol, celui qui encourt la plus lourde peine – 14 mentions au casier judiciaire – a commencé les séjours en prison à 19 ans. Placé en détention provisoire dans ce dossier, il est sorti en avril 2020 au profit d’un contrôle judiciaire. Quelques mois plus tard il a tenté de voler une télévision dans un magasin.