Guy Trompat a été placé en détention provisoire jeudi pour « instigations à l’assassinat » contre des suspects du meurtre de son fils Kevin, retrouvé mort avec sa compagne Leslie Hoorelbeke début marsa indiqué le parquet de Niort.
L’homme de 50 ans, dont le fils a été assassiné dans le cadre d’une affaire mêlant violence extrême, déception amoureuse, et dette de cocaïne, était soupçonné d’avoir fomenté un plan de vengeance. Il devait être jugé ce jeudi après-midi pour « instigation à l’assassinat non suivie d’effet » et « menaces de mort » dans le cadre d’une comparution immédiate, mais sera finalement entendu au mois de juin.
« À l’audience de comparution immédiate de ce jeudi 4 mai 2023, Guy Trompat a demandé un délai pour préparer sa défense, qui est de droit, et l’examen du dossier a été renvoyé au 2 juin 2023 à 13h30 », indique le procureur de la République de Niort Julien Wattebled.
En attendant, Guy Trompat a été placé en détention provisoire sur décision du tribunal correctionnel, « pour prévenir tout risque de renouvellement de l’infraction et tout risque de pression sur les témoins et les victimes et pour garantir sa représentation en justice », poursuit le procureur dans un communiqué. Il sera incarcéré au centre pénitentiaire de Vivonne (Vienne), a précisé à l’AFP son avocat Me Ambroise Garlopeau.
Des menaces relayées en prison
Guy Trompat est soupçonné « d’avoir proféré des menaces de mort à l’encontre des personnes mises en examen dans le dossier lié à la disparition de son fils et d’avoir offert une somme d’argent à quiconque les tuerait eux ou leurs proches, via les réseaux sociaux. Cette proposition aurait été relayée dans différents établissements pénitentiaires et aurait été suivie de la diffusion des photographies des personnes visées », expliquait le procureur de la République précédemment.
Il s’agit d’une affaire parallèle à l’enquête menée par le parquet de Poitiers sur les « disparus des Deux-Sèvres », Leslie Hoorelbeke, 22 ans, et Kevin Trompat, 21 ans, retrouvés morts en Charente-Maritime les 3 et 4 mars, après trois mois d’incertitude.
Dans ce dossier, initialement ouvert à Niort après la disparition du couple fin novembre dans les Deux-Sèvres et transféré fin décembre au pôle d’instruction criminelle de Poitiers, cinq jeunes hommes ont été mis en examen, notamment pour « assassinats », et placés en détention provisoire.
Kevin Trompat et Leslie Hoorelbeke ont été tués par des coups portés à l’aide d’un « objet contondant », selon le parquet de Poitiers, qui a évoqué une « déception sentimentale et/ou des dettes financières » comme mobiles possibles des suspects. Au moment de la disparition de son fils et de la petite amie de ce dernier, Guy Trompat était incarcéré pour « violences volontaires ».
Après la découverte des corps, il avait organisé le 12 mars une marche blanche en hommage aux deux victimes, réclamant que « justice soit faite ». « C’est insurmontable. Ils ont détruit des vies, détruit ma vie. Je ne pourrai pas vivre sans mon fils », avait-il dit à des journalistes.