En mars dernier, la rencontre de National 2 entre Sainte-Geneviève-des-Bois et Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) avait tourné au pugilat. Près d’un mois après cette altercation survenue après le coup de sifflet final, six joueurs de l’équipe essonnienne ont été placés en garde à vue mercredi dernier. Déférés ce vendredi devant le tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes en vue d’une comparution immédiate, « ils ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès prévu le 2 juin », indique le parquet d’Évry, confirmant une information du JDD. D’ici là, tous ont reçu l’interdiction « d’exercer l’activité liée à l’infraction ».
Dans ce dossier, le parquet d’Évry a ouvert une enquête pour « violences en réunion dans une enceinte sportive ». À l’issue de la rencontre, qui a vu les Nordistes s’imposer sur le score de 0-1, une première altercation a éclaté sur le terrain entre plusieurs joueurs. Puis, quelques minutes plus tard, une seconde bagarre relance les hostilités dans les vestiaires de Boulogne.
Un des quatre blessés, qui souffre d’une fracture du plancher orbital et avait dû être hospitalisé, affirme avoir été frappé à coups de barre de fer. Une version que les enquêteurs n’ont pu confirmer, aucun objet de la sorte n’a été retrouvé sur place. Après l’intervention des secours, les joueurs de Boulogne-sur-Mer ont dû patienter plus d’une heure dans le vestiaire, le temps que la tension retombe. Ils ont ensuite été escortés par la police jusqu’à l’entrée de l’autoroute.
« Ce ne sont pas les valeurs du club »
Contacté ce lundi, le président du Sainte-Geneviève FC, Jean-Claude Murmann sait que son club ne sortira pas indemne de cette histoire. « Nous allons attendre les sanctions de la FFF avant de prendre des décisions définitives même si on a une idée de ce que l’on va faire, explique-t-il. Les joueurs incriminés ont répondu par courrier à la fédération en donnant leur avis et leur sentiment sur ce qu’il s’est passé. »
Après avoir fermement condamné le comportement de ses joueurs, le président nuance désormais les propos tenus quelques jours après les incidents. « Oui, notre comportement a été inadmissible, on ne peut pas se comporter comme ça, poursuit-il. Ce ne sont pas les valeurs du club. Mais, cela ne serait jamais arrivé si un joueur de Boulogne n’avait commencé à frapper par-derrière un de mes joueurs venu au match avec son fils. Certains joueurs m’ont raconté qu’ils avaient perdu la tête suite à cet incident. Je ne les excuse pas mais cela reste quand même une explication. Les joueurs sont ressortis tranquillement de leur garde à vue. Il y a eu un excès de zèle. »
Cinq joueurs suspendus à titre conservatoire
Du côté de la FFF, l’instruction est toujours en cours. Cinq joueurs ont été suspendus à titre conservatoire : Zanga Koné, Adrien Fleury, Raoul Junior Delgado, Damien Furtado et Quentin Barcelo. Le Parc des sports Léo-Lagrange a été suspendu à titre conservatoire lui aussi. La commission de discipline doit désormais se prononcer sur les sanctions définitives.
Sur le plan sportif, Sainte-Geneviève occupe la 13e place du groupe B de N2, synonyme pour le moment d’une relégation en N3 (5e division). Les hommes d’Emmanuel Dorado accusent deux longueurs de retard sur les Lusitanos Saint-Maur (10e), premier non-relégable à 5 journées de la fin. Depuis les incidents, les Essonniens ont remporté un match (1-0 à Haguenau), ont concédé un nul (0-0 face à la réserve de Reims) et ont perdu une rencontre samedi dernier chez la réserve du FC Metz (4-1).