Chez une personne aveugle, elle prétexte d’aller chercher du sucre pour son café, afin de récupérer une enveloppe de 300 euros dissimulée dans un buffet. Au domicile d’une dame âgée, elle aide cette dernière à se coucher dans sa chambre avant de lui dérober 20 euros dans son porte-monnaie. Une autre fois encore, elle récupère la carte bancaire d’un vieux monsieur pour lui faire quelques courses et réalise un retrait de 300 euros, qu’elle met directement dans sa poche. Le procédé change, mais toujours le même résultat : une personne vulnérable détroussée.
Ce mardi, au tribunal de Beauvais, était jugée Christelle C., 52 ans, aide à domicile qui profitait de son travail pour soustraire de l’argent aux personnes dont elle avait la charge. Auditionnée par les gendarmes lors de sa garde à vue, elle commencera par contester les faits qui lui sont reprochés. Non, elle n’a rien volé. Et puis d’ailleurs, elle n’était pas la seule à intervenir au domicile de ces personnes.
Des tentatives d’intimidation sur les victimes
Elle avance même l’hypothèse d’un complot, fomenté par les deux gérantes des deux structures d’aides à domicile pour lesquelles elle travaillait avant d’être licenciée. Et pour expliquer les sommes déposées sur son compte en banque, Christelle C. déclare d’abord se « livrer à la prostitution » pendant ses heures creuses, avant de se rétracter.
Finalement, elle admettra avoir volé. Enfin, en partie. Sur les huit victimes recensées par la justice, la prévenue en reconnaîtra seulement trois. Les autres lui auraient donné « volontairement » de l’argent. Une version contestée par les victimes. « Vous êtes surendettée, donc vous renflouez votre compte par un dépôt d’espèces, cela peut avoir un intérêt », constate la présidente. De son côté, la prévenue continue de nier à l’audience : « Je ne vais pas reconnaitre des fautes que je n’ai pas commises. » Et persiste : « On ne m’empêchera pas de penser qu’il y a un complot. »
Lors de ses réquisitions, la procureure de la République, Caroline Tharot, rappelle que des victimes ont fait l’objet de « tentative d’intimidation » au téléphone, de la part de la prévenue, « pour tenter de les dissuader de déposer plainte », sentant que « l’étau se resserrait ». Après délibération, Christelle C. a été condamnée à une peine de prison de six mois de prison, assortie d’un sursis de deux ans.