« Macron ordure ». Pour avoir posté sur son compte Facebook une photographie d’elle souriant près de cette inscription, sur un dépôt de déchets en marge des manifestations contre la réforme des retraitesune habitante de la commune de Saint-Omer (Pas-de-Calais) encourt une condamnation. Comme le révèle La Voix du Nordle 24 mars, cette femme a ouvert la porte de son domicile à trois policiers venus pour l’interpeller. « Je leur ai demandé si c’était une blague, c’est la première fois que je suis arrêtée », a-t-elle réagi auprès du quotidien local.
Placée en garde à vue, elle découvre ce qui lui est reproché : elle est soupçonnée d’être à l’origine de cette insulte taguée sur le dépôt de déchets d’Arques, dans le Pas-de-Calais. Ce qu’elle nie auprès de nos confrères, indiquant avoir juste « été prise en photo devant, en train de sourire ».
Les policiers lui reprochent aussi un message posté sur sa page Facebook, le 21 mars dernier : « L’ordure va parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est tjrs (sic) à la télé que l’on trouve les ordures », écrivait-elle, en référence à l’interview du président sur France 2 et TF 1 à la suite du recours de l’exécutif au 49.3 pour faire passer le projet de loi retraites sans vote.
Auprès du Parisien, la préfecture du Nord-Pas-de-Calais confirme qu’une enquête a été ouverte à la suite d’une plainte contre X « déposée par le sous-préfet de Saint-Omer auprès du commissariat après qu’il ait pris connaissance de photos et de publications injurieuses visant le Président de la République sur les réseaux sociaux ».
Jugement le 20 juin prochain
L’habitante, qui se décrit comme une « militante » pour la « justice sociale », auprès de La Voix du Nord, assure aux enquêteurs avoir fait preuve de maladresse en souhaitant effectuer un jeu de mots sur « or dur », que le correcteur aurait modifié en « ordure ». « Je ne le cite même pas », se justifie-t-elle en faisant référence à Emmanuel Macron.
Présentée au procureur de Saint-Omer, elle sera jugée le 20 juin prochain pour injure « par parole, écrit, image ou moyen de communication par voie électronique », une infraction relevant du droit de la presse. Cette infraction est punie d’une amende délictuelle de 12 000 euros mais pas par de la prison.
« On veut faire de moi un exemple. Je ne suis pas l’ennemi public nº1 », s’indigne la militante Gilet jaune, qui assume de lutter contre une réforme des retraites « totalement injuste ». « On est dans une période où l’intimidation est forte et elle se fait sur les militants », a-t-elle estimé, en assurant qu’elle continuera à manifester mais qu’elle se « relira plus attentivement ».