« Évidemment, il y aura des sanctions. » Interrogé sur l’enregistrement audio de policiers de la Brav-M tenant des propos insultants et humiliants à destination de manifestantsle ministre de l’Intérieur s’est semble-t-il montré intransigeant ce samedi. Ces sanctions seront-elles judiciaires ? Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête après avoir été destinataire d’un signalement dans l’après-midi.
Une enquête a ainsi été ouverte et confiée à l’Inspection générale de police nationale (IGPN) « des chefs de violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique et menaces de crime », a annoncé le parquet de Paris, auprès du Parisien. Cette décision fait suite à la réception d’un signalement au titre de l’article 40 – qui contraint toute autorité administrative à saisir la justice en cas de connaissance de gestes répréhensibles, le concernant ou non.
Dans la ligne de mire de la justice ? La diffusion d’un enregistrement audio, obtenu par Le Monde et Loopsider, dans lequel on entend des policiers, présentés comme des membres de la Brav-M, tenir des propos insultants et humiliants envers sept jeunes manifestants qu’ils venaient d’interpeller. On y entend également un policier donner deux gifles à un manifestant, qu’il menace également d’envoyer « à l’hôpital » lors d’une prochaine manifestation s’il le revoit.
Un signalement de LFI
Vendredi soir, le préfet de police Laurent Nuñez avait déjà annoncé avoir saisi l’IGPN. La cheffe de file des députés de la France insoumise, Mathilde Panot, a également annoncé sur Twitter qu’elle avait elle-même saisi le procureur de Paris en vertu de l’article 40, estimant qu’il s’agissait de « violences aggravées », « punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende » dans le cas des policiers.
Deux autres enquêtes judiciaires ont été ouvertes cette semaine et confiées à l’IGPN à la suite de deux plaintes visant des policiers de la Brav-M. La première a été déposée par une femme qui a reçu un coup de matraque lundi soir de la part d’un policier casqué, alors qu’elle semblait immobile, coincée contre un mur avec d’autres personnes dans le quartier de Châtelet. La seconde concerne le coup de poing asséné par un policier au visage d’un manifestant le même soir, capté par une vidéo largement relayée sur Internet.
Plusieurs députés de la France Insoumise ont appelé cette semaine à la dissolution de la Brav-M. Mais il en n’est pour l’heure pas question : « Le comportement de quelques individus ne doit pas jeter l’opprobre sur toute une unité qui, ces dernières années, et singulièrement en ce moment, prouve toute son utilité », a déclaré ce dimanche le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, sur France Info. Et de résumer que la dissolution de la Brav-M n’est « évidemment pas à l’ordre du jour ».