Les étalages sont beaux, les clients se succèdent, les employés ont le sourire… Dans les trois boulangeries de la Maison Bigot à Versailles (Yvelines) ce lundi matin, tout semble se passer comme d’habitude. Pourtant en coulisses, les responsables de cette entreprise renommée, implantée dans la cité royale depuis plus de trente ans, s’activent depuis la veille.
Dimanche à l’aube, les services de police nationale ont mené un contrôle administratif anti-fraude simultanément dans les trois boutiques. Et ils ne sont pas repartis bredouilles. Parmi la cinquantaine de salariés que la Maison Bigot emploie au total dans la ville, douze seraient en situation irrégulière.
« Il ne s’agit pas de simple travail dissimulé, précise une source proche du dossier. Ce sont toutes des personnes étrangères, des demandeurs d’asile a priori, sans titre de travail. Ils avaient pour certains des contrats et des fiches de paye. »
Des possibles sanctions financières, administrative et judiciaire
Ces personnes seraient employées depuis plusieurs mois au sein des boulangeries sans avoir de visa, d’autorisation de travail ou de titre de séjour valide. Malgré leurs bulletins de salaire, leur employeur n’a donc pas pu cotiser pour leur compte auprès de l’Urssafcomme il aurait normalement dû le faire. Des sanctions financières pourraient être prises pour le remboursement de ces sommes avec majoration.
Le délit de travail dissimulé est également puni pénalement. Si le parquet de Versailles décide de poursuivre les responsables devant le juge, ces derniers encourraient jusqu’à 5 ans de prison et 15 000 euros d’amende par personne employée illégalement. La préfecture des Yvelines pourrait par ailleurs décider de la fermeture des boulangeries pour un délai de trois mois dans le cadre d’une sanction administrative.
Mais la direction de la Maison Bigot nie toute dissimulation de travail. « Tout va bien de notre côté, tout est en ordre et tout le monde est en situation régulière, veut rassurer le responsable. Le contrôle a eu lieu un dimanche, il n’y avait personne au bureau, mais nous sommes en train de fournir tous les documents à la police. »
