Après avoir dénoncé en 2018 les agissements d’un homme qui l’avait harcelée puis frappée dans la rueMarie Laguerre était devenue la cible de cyberharceleurs. L’un d’entre eux a été condamné ce vendredi à quatre mois de prison avec sursis. Le tribunal de Nancy lui a aussi imposé un stage de citoyenneté et une amende de 800 euros.
À l’audience du 18 novembre dernier, le parquet de Nancy avait requis de deux à trois mois de prison avec sursis et 1 000 euros d’amende contre Rachid S., un habitant de Nancy âgé de 42 ans, soupçonné d’avoir injurié et menacé la jeune femme sur Facebook en 2018.
Cette condamnation marque « la fin de l’impunité des violences en ligne pour toutes les victimes », s’est félicitée Marie Laguerre, 27 anssaluant une « belle prise en compte par la justice » de l’impact et du poids psychologique de ces violences.
Il a nié en bloc
En 2018, un homme avait giflé l’étudiante dans une rue de Paris après lui avoir adressé des bruits et remarques à connotation sexuelle, une agression dont elle avait diffusé les images sur les réseaux sociaux. S’en était suivie une vague de cyberharcèlement pour laquelle elle avait déposé plainte.
Durant l’audience en novembre, Rachid S. s’était dit « innocent » et avait nié en bloc être l’auteur des injures, allant jusqu’à accuser les enquêteurs d’avoir rédigé de « faux » procès-verbaux.
L’avocate de Marie Laguerre, Noémie Saidi-Cottier, a rappelé que d’autres parquets ont été saisis de faits similaires. Elle a salué une décision de justice « équilibrée ». « C’est un bon message pour toutes les personnes harcelées en ligne », a-t-elle ajouté. Il a fallu « du temps depuis 2018 pour que la justice fasse son travail », a observé Me Saidi-Cottier. « On ne s’y attendait plus du tout. J’espère que cela va faire trembler les autres harceleurs qui se cachent derrière leurs écrans ».
L’auteur de l’agression de rue avait de son côté été condamné en 2018 à un an de prison, dont six mois avec sursis.