Trois morts et 34 disparus : voici le terrible dernier bilan, après le naufrage d’un petit ferry au large de la capitale gabonaise Librevillea annoncé vendredi le parquet. Au moins un enfant a péri, et deux adultes, quand l’« Esther Miracle », un navire mixte de transport de passagers et de fret qui reliait Libreville au port pétrolier de Port-Gentil a coulé en pleine nuit jeudi à quelques encablures des côtes.
Le nombre d’occupants, passagers et équipage compris, a été réévalué à 161 vendredi soir au lieu des 151 décomptés par le gouvernement le jour du drame. « Cent vingt-quatre personnes ont été secourues, trois corps sans vie retrouvés tandis que 34 personnes sont portées disparues et les recherches se poursuivent », a déclaré vendredi soir sur la chaîne de télévision publique Gabon Première le procureur de la République adjoint de Libreville, Loïc Mangongo.
Depuis le bilan initial du gouvernement jeudi matin, de deux morts et 28 disparus, le corps d’une personne avait été repêché et trois autres retrouvées vivantes. Loïc Mangongo n’a pas précisé si les 10 disparus supplémentaires étaient des passagers qui n’avaient pas été enregistrés à l’embarquement ou qui n’avaient pas été décomptés par les secours immédiatement après le drame.
Les chances de retrouver des survivants s’amenuisent
Les autorités n’ont pas précisé dans quelles circonstances les trois derniers naufragés ont pu être secourus depuis la veille, sans doute après de nombreuses heures dans l’eau au large de la capitale du Gabon, petit État d’Afrique centrale niché dans le golfe de Guinée et riche de son pétrole. Les chances de retrouver des survivants, et même des corps, près de 48 heures après la tragédie s’amenuisent. Les courants sont très forts dans le golfe de Guinée.
Jeudi, le procureur de la République de Libreville, André Patrick Roponat avait indiqué à l’AFP qu’une enquête avait été immédiatement ouverte pour tenter de déterminer les causes du naufrage : soit une avarie ou une erreur de navigation, auquel cas « le propriétaire aura à répondre de mise en péril de la vie des passagers », soit « un cas de force majeur indépendant de la volonté de quiconque ». La mer était calme dans la nuit de jeudi à vendredi.
Une enquête en cours pour déterminer les causes du naufrage
Vendredi matin, des experts ont été acheminés sur les lieux du naufrageprès de l’entrée du golfe qui abrite Libreville, où la profondeur des fonds avoisine 30 m. Dans l’attente des conclusions de l’enquête, le gouvernement a suspendu à titre conservatoire les voyages de nuit jusqu’au 31 mars au moins pour tous les navires de passagers et ordonné un « audit de toutes les unités navales dédiées au transport de passagers » dans le pays.
Le navire, dont on ignore la date de construction, avait été acheté et inauguré sur cette ligne en novembre dernier. Il appartient à la compagnie privée, Royal Cost Marine (RCM), qui restait injoignable vendredi. La très grande majorité des rescapés portaient des gilets de sauvetage parmi les dizaines que l’AFP a vu arriver à Libreville jeudi matin, débarquant de pirogues de pêcheurs, d’un patrouilleur de l’armée et d’une grande barge d’une compagnie de logistique pétrolière qui croisait non loin du naufrage, venus à leur secours.