Une fusillade a éclaté, ce jeudi soir, peu après 21 heures, dans un lieu de culte de Hambourg en Allemagne. Un assaillant armé a fait plusieurs victimes. Les médias allemands comptabilisent au moins six morts. Selon le quotidien Imagequi évoque « un bain de sang », il y aurait au moins huit blessés. Le tireur ferait partie des personnes tuées. « Nous avons des raisons de penser qu’un auteur se trouve éventuellement dans le bâtiment, voire parmi les morts », a indiqué un porte-parole de la police sur la chaîne de télévision NTV.
La population a été avertie d’un « danger extrême » via une application d’alerte aux catastrophes. « Plusieurs personnes ont été grièvement blessées, certaines même mortellement. Nous sommes sur place avec un important contingent de forces. De plus amples informations suivent », a annoncé sur Twitter la police de Hambourg. Les autorités ont également appelé les habitants à rester cloîtrés chez eux. L’agence de presse allemande DPA a rapporté avoir vu les secours sortir des personnes d’un bâtiment fréquenté par les Témoins de Jéhovah.
« Jusqu’à présent, il n’y a aucune information fiable sur le mobile du crime. Nous vous demandons de ne pas partager d’hypothèses non garanties et/ou de répandre des rumeurs », ont demandé les autorités dans la soirée. Le ministère de l’Intérieur a appelé à éviter la zone touchée de Deelböge et ses environs dans le quartier bourgeois de Groß Borstel.
Le maire de Hambourg, Peter Tschentscher (SPD), a été informé sur son lieu de vacances. « Les rapports d’Alsterdorf/Groß Borstel sont choquants. Mes plus sincères condoléances aux familles des victimes. Les services d’urgence travaillent d’arrache-pied pour retrouver les auteurs et clarifier le contexte », a-t-il écrit sur Twitter.
L’Allemagne face à une double menace terroriste
Les Les autorités allemandes faisaient preuve jeudi soir d’une grande prudence quant au mobile de cette attaque, qui restait inconnu vers minuit. Mais le pays reste sur le qui-vive ces dernières années face à une double menace terroriste, le djihadisme et l’extrémisme de droite. L’Allemagne a été victime d’attaques djihadistes, en particulier un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe État islamique qui avait fait 12 morts en décembre 2016 à Berlin et qui reste la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.
L’Allemagne reste une cible pour des groupes djihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant le groupe EI en Irak et en Syrie et dans celle qui avait été déployée en Afghanistan après 2001. Depuis 2013 et jusqu’à fin 2021, le nombre d’islamistes considérés comme dangereux se trouvant en Allemagne a été multiplié par cinq pour s’établir actuellement à 615, selon le ministère de l’Intérieur. Celui des salafistes est lui évalué à environ 11 000, soit deux fois plus qu’en 2013.
Après une mise en garde du FBI, les autorités allemandes avaient notamment annoncé le 8 janvier l’arrestation de deux Iraniens soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat « islamiste » chimique à la ricine et au cyanure. Une autre menace pèse sur l’Allemagne, incarnée par l’extrême droite, après plusieurs attaques meurtrières ces dernières années visant des lieux communautaires ou religieux.