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Des militants présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) ont tué plus de 40 personnes lors de deux attaques dans l’est de la RD Congo, ont annoncé jeudi des responsables locaux, lors de la dernière effusion de sang dans cette région turbulente.
L’ADF, que groupe État islamique revendique comme sa filiale centrafricaine, est l’une des milices armées les plus meurtrières de l’est du Congo, accusée d’avoir massacré des milliers de civils.
Des combattants du groupe ont attaqué les villages voisins de Mukondi et Mausa, dans le territoire de Beni de la province du Nord-Kivu, mercredi soir et aux premières heures de jeudi, ont indiqué des responsables.
“C’est la désolation totale”, a déclaré Kalunga Meso, un administrateur local. “Ils ont rassemblé des gens puis les ont exécutés”.
Il a déclaré à l’AFP que 38 personnes avaient été tuées à Mukondi et huit à Mausa, soulignant que le bilan était provisoire.
Mumbere Arsene, une personnalité de la société civile locale, a déclaré que 37 personnes avaient été tuées à Mukondi et huit à Mausa.
“Tous les morts ont été tués avec des couteaux”, a-t-il dit.
Le Kivu Security Tracker (KST), un observateur respecté de la violence, a déclaré jeudi que des hommes armés avaient tué au moins 30 personnes à Mukondi, à coups de machette.
L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer de manière indépendante le nombre de morts.
L’ADF est l’un des plus violents des dizaines de groupes armés actifs dans l’est du Congo et a été accusé d’une série d’attentats à la bombe et de massacres de civils.
Des milliers de personnes sont mortes entre ses mains, dont beaucoup dans la région de Beni, disent les moniteurs.
Un joint congolais–ougandais une opération militaire visant la milice dans l’est de la RDC est en cours depuis fin 2021, mais les attaques se poursuivent.
La semaine dernière, le États-Unis a offert une récompense allant jusqu’à 5 millions de dollars pour des informations concernant le chef de l’ADF Seka Musa Baluku.
Visite du Conseil de sécurité
La dernière attaque ADF arrive comme un Conseil de sécurité des Nations Unies délégation doit arriver en RDC jeudi.
Les émissaires doivent visiter le Nord-Kivu déchiré par le conflit au cours de leur visite de trois jours, selon le programme officiel, afin d’évaluer la crise sécuritaire et humanitaire.
Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées à l’intérieur de la province qui, en plus de subir les attaques des ADF dans son nord, est également en proie à Rebelles du M23.
Le groupe M23 dirigé par des Tutsis a capturé des pans de territoire depuis sa réémergence fin 2021, et a récemment gagné du terrain sur les troupes congolaises.
Une avancée du M23 menace maintenant de couper toutes les liaisons routières vers Goma, une plaque tournante du commerce régional avec Rwanda à l’est et le lac Kivu au sud.
Le La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23 — une évaluation avec laquelle les États-Unis, plusieurs autres pays occidentaux et des experts indépendants de l’ONU sont d’accord.
Kigali nie l’accusation.
Des dizaines de groupes armés parcourent l’est de la RDC, dont beaucoup sont un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990 et au début des années 2000.
(AFP)