La soirée et la nuit ont été plutôt calmes, alors que les autorités redoutaient de nouvelles violences à la veille des festivités du 14 juillet. Quelque 45 000 policiers et gendarmes ont été déployés depuis jeudi soir et le seront jusqu’à samedi matin par le gouvernement, pour couvrir d’éventuels événements. Selon le ministère de l’Intérieur, dans la nuit de jeudi à vendredi, la soirée s’est révélée « très calme » : « Beaucoup de contrôles ont été opérés par les forces de l’ordre, partout en France. »
À 7 heures ce vendredi matin, le ministère de l’Intérieur relevait 218 véhicules incendiés (contre 326 l’année dernière à la même date, soit une baisse de 33 % par rapport à 2022). Par 23 fois, les policiers ont été visés par des tirs d’artifice (contre 180 fois en 2022).
2 313 tirs de mortiers ont été recensés sur tout le territoire et 19 personnes ont été interpellées pour ces faits précis. En tout, 97 personnes ont été interpellées. La préfecture de police de Paris recense de son côté 65 interpellations (-78 % par rapport au 13 juillet 2022) et 83 incendies de bien (-53 % par rapport à l’a dernier).
« Les fêtes populaires ont pu se dérouler normalement »
« Merci aux forces de l’ordre et services de secours mobilisés cette nuit. Grâce à leur engagement massif, les fêtes populaires ont pu se dérouler normalement partout en France et nous constatons une baisse des dégradations par rapport à 2022 », a twitté ce vendredi matin le ministre de l’Intérieur.
En Île-de-France toutefois, quelques incidents ont émaillé la soirée dernière. À Paris, la préfecture de police indique que 65 personnes ont été interpellées (-78 % par rapport à cette même nuit de 2022) pour 83 « incendies de biens » (-53 % par rapport à 2022).
À Paris, rue de Crimée (XIXe), un tir de mortier depuis un toit voisin a embrasé une terrasse au dernier étage de l’immeuble d’en face. L’incendie a été maîtrisé par les pompiers. Non, loin, rue Léon Giraud, un autre tir de mortier a visé un véhicule. Ces incidents n’ont pas fait de blessé.
En Seine-et-Marne, selon la préfecture, un tir de mortier a atteint une voiture de police et un autre a touché l’arrière du commissariat de Villeparisis. Dans ces deux incidents, aucun blessé n’est à déplorer et personne n’a été interpellé. Dans les Yvelines, 20 voitures ont été brûlées.
Dans l’Oise, quelques poubelles et cinq voitures ont été incendiées à Creil, une à Compiègne et une à Beauvais. Un mortier d’artifice officiel qui avait dévié vers la foule.
En Essonne, les autorités notent quelques feux de voitures, sans comparaison avec ceux des derniers jours. Tout comme dans le Val-d’Oise où un seul véhicule a été brûlé avant 1 heure du matin. Selon une source policière, près de 1 200 mortiers d’artifice ont été notamment saisis dans un magasin de Juvisy-sur-Orge. Le gérant du commerce a été placé en garde à vue, a ajouté cette source.
À Lille (Nord), sa banlieue, Faches-Thumesnil, Villeneuve-d’Ascq, Roubaix, les autorités ont noté une poignée de feux de véhicules. Tout comme à Amiens (Somme), où deux personnes ont été interpellées pour deux voitures et 9 poubelles brûlées, ainsi que l’incendie partiel d’un gymnase à Abbeville provoqué par un feu de haie.
10 000 policiers déployés à Paris
Pour la première fois un 14-Juillet, les forces spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI, ainsi que les hélicoptères et les véhicules blindés de la gendarmerie sont engagés dans les communes les plus sensibles. À Paris, environ 10 000 policiers et gendarmes sont sur le terrain, dans la capitale et ses départements limitrophes.
VIDEO. 14 juillet : en cas de débordements, « la justice sera au rendez-vous »
« On ne craint rien du tout, on est tout simplement prudent », a assuré jeudi le préfet de police Laurent Nuñez, regrettant que les violences urbaines fassent « malheureusement partie des traditions » du 14 Juillet. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a renouvelé le dispositif déployé lors des violences consécutives à la mort de Nahel, 17 ans, tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre le 27 juin.
Ce « dispositif exceptionnel » de 45 000 policiers et gendarmes doit être renouvelé vendredi soir.